Algérie

«L'année est longue pour qui veut s'enrichir»



«L'année est longue pour qui veut s'enrichir»
Il n'y a pas à dire, les commerçants aideront les pouvoirs publics à perforer la ceinture afin que le citoyen puisse la serrer à n'en plus pouvoir. C'est-à-dire lorsque son abdomen, bien creux, ne le permettra plus. C'est clair qu'avec la hausse permanente des prix et un pouvoir d'achat toujours en chute, il (le citoyen) aura juste de quoi se sustenter pour ne pas mourir de faim, une baguette de pain et un sachet de lait qu'il ira chercher aux aurores. C'est une lapalissade que de dire -mais il faut le dire- qu'aucun produit de base, aucun légume, aucun fruit n'est accessible, encore moins la viande et le poisson, alors que la sardine est devenue un luxe et qu'elle a déserté les modestes chaumières.Les commerçants, ayant pris pour habitude de spéculer, notamment à l'approche d'un évènement ou d'une fête religieuse, font gonfler les prix, donnant un goût amer à ces évènements et à ces fêtes. La réponse des responsables du commerce est toujours la même, renvoyant le consommateur aux principes de l'économie de marché, avec toutefois quelques variantes de temps à autre, lorsque les pluies sont abondantes : les agriculteurs ne peuvent pas accéder à leurs champs. Autrefois aliment du pauvre et légume le plus populaire, la pomme de terre snobe les consommateurs tout comme les agrumes, nos ex-alliés contre les maux de la saison froide. Les légumes et les fruits de saison sont hors de prix, battant en brèche les allégations de certains hauts responsables qui justifient la cherté par le fait que ce sont les produits hors saison qui obéissent à la hausse. Rien n'est laissé à l'abri des augmentations des prix. «L'année est longue pour qui veut s'enrichir.» Cette formule répétée à l'envi par les citoyens à l'endroit des commerçants ne suscite vraisemblablement que l'indifférence de ces derniers dont le fort n'est pas la compassion envers leurs semblables et qui, pourtant, sont rebutés par les prix lorsqu'il s'agit d'acquérir un produit ou un article autre que celui qu'ils proposent. Une idée ? c'est juste une idée, qu'on se le dise ? et si les commerçants prônaient pour une fois la solidarité en ces temps de crise et de politique de l'austérité en baissant leurs prix ' Il est certain qu'ils ne perdraient pas au change, bien au contraire, leurs marges bénéficiaires défiant toute raison (du simple au quadruple et plus). C'est la raison pour laquelle, selon le président d'une des Chambres du commerce du pays, il est incongru de penser à exporter des produits lorsqu'ils rapportent beaucoup plus sur le territoire national. Il était question il y a quelques temps, pour les pouvoirs publics, de plafonner la marge bénéficiaire avant que cette mesure ne connaisse le sort de nombreusesautres : l'oubli. Certains répondent que cette mesure ne peut être appliquée dans une économie de marché qui laisse les prix libres.Le souci du citoyen n'est pas de savoir si cela est logique ou non, mais de pouvoir assurer la pitance des siens. Ce qui n'est plus du tout évident. R. M.




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