Pour le paysage culturel algérien, à l'instar des autres pays du monde, 2021 aura été l'année de la reprise timide et prudente après une première année de pandémie et d'incertitudes. En plus d'avoir tenté un retour à la normale, 2021 aura vu également la manifestation claire d'un intérêt certain des pouvoirs publics pour l'économie culturelle et l'industrie cinématographique.Après une extinction quasi totale des projecteurs en 2020, cette année aura été marquée par une tentative de retour à la normale, pour sauver une saison perdue et des créneaux professionnels menacés, avec l'organisation au printemps du Festival national du théâtre professionnel et d'un Salon national du livre dans des conditions de prévention des plus inhabituelles pour le monde de la culture.
Dans le monde du spectacle vivant, seuls les théâtres ont assuré un minimum de continuité depuis le printemps, malgré une autre fermeture en été, alors que le monde de la musique et de la danse, qui avait beaucoup souffert du gel des activités en 2020, peine vraiment à reprendre un semblant d'activité, les principaux événements n'ayant toujours pas été reconduits.
Fortement impacté en 2020, le secteur de l'édition et l'industrie du livre, qui a connu une énorme baisse des publications et la cessation d'activité de nombreuses maisons d'édition et imprimeries, souffre toujours autant des conséquences de la crise sanitaire malgré le retour au-devant de la scène de certains grands noms de la littérature algérienne, à l'instar de Yasmina Khadra, Waciny Laredj ou encore Amin Zaoui.
La bibliothèque algérienne s'est également enrichie cette année de nouvelles publication liées à l'histoire, et de l'émergence de nouveaux auteurs qui ont connu un engouement notable des lecteurs.
Le Salon international du livre d'Alger, événement culturel le plus attendu du public, a été reporté cette année encore au mois de mars 2022.
Un premier forum de l'économie culturelle
Elément essentiel de l'économie culturelle par sa portée touristique, le patrimoine culturel algérien n'a connu aucune avancée notable en cette année, marquée par une instabilité administrative et financière des établissements de ce secteur qui a participé à un seul dossier de classement multinational, celui de la calligraphie arabe classée au patrimoine mondial de l'humanité, alors que de nombreux chantiers nationaux et internationaux restent en suspens.
2021 aura été l'année de la tenue du premier forum de l'économie culturelle, un événement rassemblant des membres du gouvernement, des représentants des organismes et institutions de l'Etat, ainsi que des experts et des acteurs des secteurs de la culture et de l'économie pour faire évoluer la culture vers un secteur créateur de richesses et d'emplois. Lors de ce forum, tenu au mois d'avril, le lancement du projet cinématographique dans la ville de Timimoune, l'ouverture imminente du complexe de cinéma à Oran et à Alger ont été annoncés, en plus de la création d'une école de formation cinéma à Constantine et de l'académie des arts à Tizi-Ouzou, des projets qui attendent encore d'être concrétisés.
Outre cet événement, les pouvoirs publics ont manifesté un intérêt certain pour l'industrie cinématographique avec la publication de décrets portant création du centre national de l'industrie cinématographique, et de l'établissement public «Al Djazaïri» pour la production, la distribution et l'exploitation du film sur l'Emir Abdelkader.
En plus de cet intérêt institutionnel, le 7e art algérien aura vu la sortie et la distribution dans les salles de nombreuses productions récentes qui ont connu un engouement notable du public, malgré l'absence encore cette année des trois principaux festivals algériens de cinéma.
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Posté Le : 26/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R C
Source : www.lesoirdalgerie.com