Les médecins résidents en grève depuis plus de trois mois, leur centième jour coïncidant avec le 5
juillet, tiendront aujourd'hui un sit-in à El Mouradia,
devant le siège de la
Présidence pour tenter, derechef, de porter la voix de leurs
revendications au Premier magistrat du pays et de trouver une sortie de crise.
Succédant à l'annonce faite par le
ministre de la Santé
concernant l'adoption par le gouvernement du nouveau statut des résidents, l'ancien
datant de 1996, le Dr Sid Ali Merouane, l'un des
porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens, le CAMRA, estime
que ce premier pas est une bonne chose pour la suite du dossier et que les
médecins résidents sont satisfaits, sous réserve de sa publication dans le
Journal officiel. «On est satisfaits mais on espère qu'il n'y aura pas de
modifications au statut tel que adopté par la commission qui l'a débattu», dira
le Dr Merouane.
Rappelons que le statut révisé
porte essentiellement sur le régime indemnitaire, le congé de maternité, le
repos compensatoire, même s'il existait de facto mais n'avait aucune trace
officielle ainsi que la jouissance des droits du service d'origine en cas de
stage externe. La signature du statut n'est pourtant pas la principale
revendication du CAMRA qui insiste jusqu'à l'entière satisfaction de l'ensemble
de la plateforme revendicatrice qui comprend également un chapitre dédié au
droit syndical. A ce propos, notre interlocuteur indique que le Collectif a
déjà saisi le ministère du Travail pour prétendre à ce droit. Quant au spectre
de l'année blanche, les médecins résidents grévistes, appelés dimanche à se
prononcer sur la question, ont accepté, pour 70% d'entre eux, à sacrifier une
année. «Aucun texte ne régit l'année blanche et c'est à la tutelle de la
décréter alors que le sondage national qu'on a effectué auprès des résidents
pour connaître leur position révèle que la majorité d'entre eux sont prêts à
sacrifier cette année», explique le Dr Merouane. Concernant
le remplacement du service civil, notre interlocuteur affirme qu'en dépit de
tous les avis des spécialistes qui ont signifié l'échec de ce système, aucun
dialogue «sérieux» n'a été instauré par la tutelle pour le changer. «Il n'y a
aucun suivi de la part du ministère de la Santé, et même l'idée du moratoire n'a pas
évolué». A propos du service civil obligatoire, dont l'abrogation constitue la
principale revendication des médecins résidents, le ministre avait annoncé l'installation
officielle d'une «commission de sages» en vue d'une «possible» révision de
cette mesure. Une déclaration qui n'est pas du goût des contestataires qui
persistent à vouloir abroger le caractère obligatoire du service civil. Le
CAMRA est plutôt favorable à l'initiative du président de l'Assemblée populaire
nationale (APN) pour l'instauration d'un moratoire sur cette question. La grève
est maintenue et continue donc avec l'appui d'une majorité qui insiste sur l'intégralité
de la plateforme qui revendique, outre le nouveau statut, l'annulation de l'arrêté
709 de décembre 2010 rendant l'examen intercalaire sanctionnant le droit
syndical et l'abrogation des lois et décrets relatifs au service civil
obligatoire des médecins spécialistes et du service militaire.
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Posté Le : 04/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com