Algérie

L'année 2015 contribuera-t-elle à la renaissance du Théâtre régional


L'année 2015 contribuera-t-elle à la renaissance du Théâtre régional
A. LemiliIl semble relever de l'insurmontable pour l'équipe technique et artistique du Théâtre régional de Constantine de pouvoir restituer ses lettres de noblesse à ce qui fut, notamment tout au long des années 1970, l'antre de la création. Même si le bond hautement qualitatif en question a été précédé par une autre décennie encore plus prodigieuse, mais trop intellectualiste parce qu'hyper-politisée et de la politique cryptée destinée à une élite constituée d'étudiants, lycéens et ouvriers engagés et militants, à une époque où bien des espoirs avaient été déçus au lendemain d'une indépendance que d'aucuns imaginaient autrement.La production des années 1970 aura donc été celle qui réconciliait un public populaire avec de nouvelles figures qui allaient l'être tout autant à une vitesse fulgurante. Ce qui était normal compte tenu du talent des Bechkri, Zermani, Yamina, Habati, Boubria, Dekkar, Benzerari et des scénaristes qui mettaient en scène à partir d'extraordinaires textes. Les adaptations de grandes ?uvres étrangères et incontournables des scènes internationales l'étaient également.La décrépitude gagnera pourtant ledit antre artistique au moment où comédiens, scénaristes et mêmes techniciens prenaient la grosse tête, rassurés, il est vrai, par un statut désormais sécurisant de fonctionnaires de l'Etat payés rubis sur ongle en activité ou non.Le Théâtre régional de Constantine (TRC) ne s'en relèvera plus dès lors qu'avec les ans, la majorité des comédiens prenaient de l'âge, ne répondaient plus à la gueule de l'emploi des rôles proposés ou n'avaient tout simplement plus derépondant. La télévision et le cinéma en seront les fossoyeurs à leur tour.Les directeurs qui vont défiler à hauteur du théâtre ne feront rien pour lui redonner vie, excepté une activité administrative consistant à solliciter régulièrement la rénovation des lieux qui retombaient dans la vétusté presque sans avoir été utilisés.La désignation de Mohamed Zetili, il y a un peu plus d'une année, semble annoncer la renaissance du TRC et en est donnée pour preuve la fébrile activité qui a caractérisé l'année 2013 avec 21 représentations. Toutefois, le talon d'Achille demeure l'absence d'une vraie communication et donc la pénalisation d'un public d'une part et le manque de spécialisation des représentants des médias à même de contribuer à une relance de ce qui est communément appelé le 4e art, un 4e Art qui a tellement donné à Constantine. 2015 ou l'année qui fera de Constantine la capitale de la culture arabe, devrait obligatoirement redonner ce coup de fouet qui n'arrive toujours pas, sachant que toutes les conditions pour une sérieuse émulation seront présentes. Le nec plus ultra des artistes des pays arabes, voire même occidentaux auront à fouler les planches d'un bâtiment actuellement en pleine rénovation. Une rénovation non pas des murs, des décors, mais surtout des installations techniques lesquels, est-il besoin de le souligner, sont un élément essentiel dans un spectacle et qui ont de tout temps été involontairement, pour ne pas dire par ignorance, négligés. 2015 devrait obligatoirement être ou ne pas être le renouveau du Théâtre régional de Constantine. Il s'agit là d'une opportunité que les responsables, les comédiens et même le public ne risqueront jamais de voir se représenter. Mais tout cela risquera de ne servir à rien si l'élan impulsé n'est pas fructifié qualitativement par ceux qui n'arrêtent pas de jouer les critiques dans les coulisses.A. L.


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