Chroniques animalières Le journaliste traverse toute une galerie de bestioles, au travers desquelles il explore la détresse algérienne des années 1990, et, à chaque fois, avec un regard nouveau.
C’est l’histoire d’un journaliste qui s’apprête à effectuer un sondage sur les malheurs qui frappent l’Algérie. Sondage qu’il souhaite mener… auprès de la population animale. Et pour ce faire, il sollicite les services d’une guezana (voyante). Après avoir écouté les recommandations de la sorcière, il accepte, par le truchement d’un mystérieux breuvage et d’une formule magique, de se lancer dans un jeu de rôles animaliers. Et ceci, au risque de ne plus jamais pouvoir recouvrer sa forme originelle.
Ce court portrait d’un journaliste aux méthodes pour le moins extravagantes est, en fait, le synopsis de L’animal qui dort en moi, recueil de contes signé Ahmed Ben Allam (éditions Anep, 2002), lui-même journaliste, dont la plume a traversé plusieurs périodes de la vie médiatique algérienne. Ici, il traverse toute une galerie de bestioles, au travers desquelles il explore la détresse algérienne des années 1990, et, à chaque fois, avec un regard nouveau.
Première station : une modeste famille de Birkhadem, qu’il observe avec des yeux de chat, et dont le patriarche veut obliger ses deux petites-filles à porter le hidjab, après qu’on eut égorgé deux sœurs du côté de Saoula pour avoir refusé le mariage d’agrément (zaouadj el mouta’a).
Prochaine destination, la Mitidja, où il se voit confier la délicate tâche de surveiller une villa sous les traits d’un berger allemand. Mission difficile pour un vigile qui a pour seule artillerie des crocs et quelques griffes pour protéger son maître contre des hordes de terroristes en puissance. Dans la séquence “mare au canard”, l’ambiance est plus douce. A priori. L’auteur partage, en joyeux barboteur, la solitude d’un jeune chômeur. Un chômeur, comme il y en a beaucoup dans notre pays.
C’est-à-dire avec bac plus deux en poche. Sadek est fiancé depuis des lustres à sa cousine.
Pas de boulot, pas d’argent, pas de maison. Impossible de passer à l’acte. C’est au détour de ce sentiment d’impuissance que le reporter prend, de son côté, conscience que sa démarche est biaisée. “Au départ, je voulais faire une enquête sur ce que pensent les animaux de la situation que traverse l’Algérie. Or, en fin de compte, je suis attiré par ce que font les humains… Jusqu’à ce jour, je ne suis arrivé à faire parler aucune bête.” Mais, pour l’auteur il n’est pas question de s’arrêter en si bon chemin. Et c’est ainsi que les petites chroniques des drames ordinaires de l’Algérie se suivent et ne se ressemblent pas.
à cette constante près que le ton est toujours le même : candide et enfantin. Le doute n’est donc pas permis.
Ahmed Ben Allam a réussi à réveiller l’animal qui dort en lui. Mais ne semble pas, en revanche, détenir ce précieux billet retour. Et c’est ici que se situe le centre de l’intrigue. Réussira-t-il à revêtir son enveloppe humaine ? Cela fait partie des mille et un risques du métier.
Des contes merveilleux sur une période sombre de l'Algérie, les années 90.
Ahmed Rouhbark - Enseignant - Alger, Algérie
02/11/2014 - 218533
Une radioscopie des années 90, à travers le regard naïf d'un animal.... Quand les hommes font le spectacle, jusqu'à la bêtise, les animaux sont éberlués !
Ahmed Ougnane
20/09/2014 - 213026
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Posté Le : 03/07/2004
Posté par : nassima-v
Ecrit par : Djamel Belayachi
Source : www.liberte-algerie.com