L'Angleterre s'offre un 13e Grand Chelem

Les Bleus ont offert une belle résistance mais leurs insuffisances ont encore été trop nombreuses. Le XV de la Rose a inscrit trois essais quand la France n'a eu que la seule botte de Maxime Machenaud pour faire évoluer le tableau d'affichage. C'était trop peu. L'ère Novès débute par un bilan négatif avec trois défaites pour deux succès et un exemple à suivre, celui de son plus grand rival. Le plan qui devait faire d'eux des champions du monde a fonctionné à retardement. Cinq mois plus tard, les Anglais sont les rois d'une moitié de monde, l'hémisphère nord. Une demi-consolation sous la forme d'un Grand Chelem, le premier depuis 2003, et la confirmation d'être passé à côté d'un possible exploit à l'automne dernier. Guy Novès doit crever de jalousie Eddie Jones et sa pléiade de joueurs de très haut niveau dans toutes les lignes. Il ne manquait qu'un peu de confiance à la Rose pour éclore. Moins de pression aussi. Et un peu de temps. C'est peut-être ce qui fait le plus défaut aux Bleus, fauchés en plein vol dans leur Stade de France. En pleine mission rédemption, la patrouille de France a livré dix bonnes premières minutes. Quelques éclairs dans le ciel derrière les Spedding, Vakatawa et Fickou mais les démons de Cardiff et Edimbourg ont brouillé les radars. Les mêmes approximations après des percées sur les ailes (7e, 10e). La France a eu ses temps forts mais elle n'est restée dans le match que grâce à la botte de Maxime Machenaud (7 pénalités).Démonstration de puissanceFofana avait raison au sujet des Anglais quand il disait dans la semaine qu'« ils sont un peu les joueurs qu'on n'a pas envie de rencontrer ». Surtout en ce moment... Malgré quelques fautes sous la pression des Français, les All Whites ont marqué quand ils voulaient ou presque. Une démonstration de puissance, de vitesse et d'alternance. La première action dans le camp tricolore était la bonne. Danny Care passait par un trou de souris et échappait à Vakatawa pour marquer sous les poteaux (3-10,12e). Ils avaient le feu dans les jambes alors que Trinh-Duc sortait en se tenant la cuisse. Jamais à court d'idées, ils surprenaient les Bleus. Sur un très beau jeu au pied de Farrell pour Watson, les Anglais donnaient un autre coup sur la tête. Après plusieurs temps de jeu, Dan Cole prenait le ballon et marquait malgré deux plaquages. Avec la réussite de Farrell, ça faisait 17-6 (20e). La défaillance sur les placages coûtait très cher aux hommes de Novès. N'être mené que 12-17 à la pause relevait du miracle. Touche défaillanteSur ce Tournoi 2016, les Anglais ont fini fort tous leurs matches. Une bonne raison pour ne pas attendre les dernières minutes un retour au contact. Les Bleus affichaient la même détermination qu'en début de match. Ils ne récoltaient que des pénalités. Il fallait s'en contenter mais avec la réussite de Machenaud (43e, 51e), l'Angleterre restait à portée de main (18-20). Farrell répondait souvent du tac-au-tac où alors il donnait des caviars à ses partenaires. Après une énorme percée de Billy Vunipola, son petit coup de pied à terre donnait à Watson un ballon d'essai. L'ailier anglais résistait à un plaquage de Fofana et aplatissait dans le coin (18-25, 57e). Heureusement que Farrell avait quelques ratés sur les transformations. Désastreuse en Ecosse, la mêlée française a elle retrouvé des couleurs. Malheureusement, la touche a pris le relais. Les Bleus y ont perdu trois ballons cruciaux en bonne position. Le sort du match s'est peut-être joué dans ce secteur. Les Anglais ont fini les dix dernières minutes dans le camp tricolore, engrangeant quelques ultimes points pour savourer quelques secondes un 13e Chelem bien mérité, le premier obtenu avec trois déplacements.