Algérie

L'Anep rend hommage à Merzak Bagtache



L'espace «Un» du Pavillon central de la Safex, Pins maritimes fourmillait de monde en ce deuxième jour du Salon national du livre d' Alger, le stand Anep qui fait l'effort de communiquer son programme en ligne, a consacré son début d'après-midi de vendredi dernier à un hommage rendu à feu Merzak Bagtache, en présence de sa fille et nombre de ses proches et amis. C'est dans l'espace Mohamed Lakhdar Saihi qu'a été animée une conférence afin d'évoquer la mémoire de ce grand intellectuel décédé il y a si peu. Prenant la parole, sa fille a tenu à souligner que son «papa» était «un homme bon et un croyant. Il a écrit ses quatre derniers ouvrages alors qu'il était malvoyant..».Un homme cultivé et généreux
Prenant la parole, Mohamed Balhi dira que l'Anep ne rend pas seulement un hommage à l'un de ses auteurs, mais c'est un hommage d'abord à un grand écrivain qui représente un symbole dans la littérature algérienne. Et plus que la littérature algérienne puisque Bagtache est ancré à la fois dans le terroir et l'universalité». L'orateur rappellera que Merzak Bagtache est décédé le 2 janvier 2021 à Alger et a été enterré au cimetière d'El Kettar sous un cypres, soulignant que ce dernier, ainsi que feu Kheireddine Ameyar aussi, sont tous les deux enterrés face à la mer. Ilest né le 19 juillet de l'année 1945 à Alger.
«Ce qui est spécifique à Merzak Begtache, je pense qu'il est le seul auteur qui a consacré dans son oeuvre une très grande part à la mer. Car la plupart des auteurs de sa génération, arabophones, notamment, sont d'extraction paysanne. Son père et ses frères, faut-il le noter, étaient des navigateurs. Il a eu un cursus particulier. Il était proche de l'Association des Ouléma musulmans, en même temps il a bénéficié d'un enseignement en français en obtenant son certificat d'études.». Et de relever: «En 1954 il devient typographe, un métier qui lui servira plus tard. Ça lui ouvrira les portes après l'indépendance de l'agence Algérie presse service. Il a montré à travers ses lectures qu'il n'était pas un simple typographe, mais un grand écrivain. Il était à la fois nouvelliste, scénariste, auteur de feuilletons télés et romancier. Il insistait pourtant, sur le fait qu'il était nouvelliste. C'était un écrivain et mieux encore, un artisan. Il a obtenu le prix Reda Houhou, Abdelhamid Benhadouga et la dernière distinction en date est celle de Assia Djebar.» Et de souligner que feu Merzak Bagtache a déjà traduit de nombreux livres de Rachid Boujedra. Prenant la parole, ce dernier a préféré partager avec le public ses impressions affectifs envers Merzak Bagtache, avouant, par ailleurs, qu'il a bien connu après qu'il ait traduit un des plus grands et complexes livres comme «La Répudiation». «Il était un des rares auteurs à s'intéresser à la basse classe sociale, notamment les pécheurs. Nous avions un très bon rapport humain malgré le fait que lui n'avait aucun lien avec la politique, contrairement à moi. J'étais communiste et lui profondément croyant et pratiquant. Bagtache m'a fait aimer l'Islam car il était une personne joyeuse et ouverte. Nous avons partagé de très bons moments ensemble, à l'époque où je vivais dans un endroit secret durant la décennie noire, moi qui était considéré comme un impie...C'était un homme humble et modeste, ne disait jamais de mal de quiconque même s'il était mauvais. J'ai été profondément attristé à l'annonce de son décès. Il a une grande place dans mon coeur.»
Un altruiste au grand coeur
Pour sa part, l'écrivain Mohamed Sari, dira que Bagtache était présent dans sa vie depuis qu'il a commencé l'écriture: «Quand je suis rentré à l'université en 1967 il y avait plein de conférences de l'Union des écrivains algériens qui étaient organisées. Merzak Bagtache participait à ces activités sans pourtant en être membre car c'était un électron libre. Il refusait d'appartenir à une quelconque association littéraire ou un parti politique donné.». Et d'avouer: «J'appréciais sa personnalité, car il était bilingue. Il était une mer de connaissance dont j'en ai énormément profité plus tard et notamment de son riche savoir en matière de littérature universelle. Il était de très bon conseil. Pour preuve il était non seulement un grand lecteur, mais généreux. Quand un livre lui plaisait il t'en parlait et te poussait à le lire. Il m'a même aidé dans la traduction de mes écrits à l'époque». Rappelons que Merzak Bagtache a fait son entrée en littérature dans les années 1960 avec des recueils de nouvelles avant de se lancer dans le roman. Membre du Conseil consultatif national, créé en 1992 par le président Mohamed Boudiaf, il a été blessé dans un attentat terroriste. Lauréat en 2017 du Grand prix du roman Assia Djebar pour son roman en langue arabe «La pluie écrit ses mémoires», Bagtache a signé dernièrement «Quatro», son dernier-né paru aux éditions publiques Anep. Il est bon de signaler que ce lundi, Mohamed Balhi viendra dédicacer son livre «Le long règne du dey Mohamed Othmane», tandis que le mercredi, 17 mars, Mostefa Khiati dédicacera pour sa part, ses livres «Femmes ayant marqué l'histoire de l'Algérie» ainsi que «les enfants à travers l'histoire dans le monde et en Algérie». Notons enfin que l'Anep pratique 30% de réduction sur tous ses ouvrages et 45% de réduction sur les lots de livres. L'occasion ou jamais d'en profiter.


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