Une viande au goût amer
Scandale de l'abattoir clandestin, cherté des produits de consommation et violence sur les écrans, ont rythmé la première décade du mois sacré.
Qu'est-ce que les Constantinois ont retenu de cette première semaine de Ramadhan' Que peuvent-ils avancer comme observations' Et comment comptent- ils poursuivre le mois' Des questions qui peuvent sembler anodines et pourtant, beaucoup de choses se sont passées au courant de ces huit jours. Ce qui a frappé l'esprit des Constantinois, c'est surtout ce scandale de la découverte de l'abattoir clandestin au premier jour de Ramadhan, où huit personnes qui ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt s'adonnaient sans aucune conscience à proposer de la viande impropre à la consommation aux citoyens avec la complicité de trois bouchers à la nouvelle-ville Ali Mendjeli.
L'enquête déclenchée par les services de la police avait abouti à l'usage par les mis en cause de faux cachets vétérinaires, mais plus grave, les vaches dont la viande a été écoulée souffraient de tuberculose. Les mêmes services ont découvert un mulet parmi les vaches, ce qui laisse supposer que de la viande d'âne a été vendue aux consommateurs. Outre ce scandale, les Constantinois ne cachent pas leur déception quant aux prix des produits de consommations jugés trop chers, notamment en ce qui concerne les fruits et légumes. Rencontrée hier matin, à la sortie de Messaoud Boudjriou ex- Saint-Jean, une mère de famille confie: «J'ai cru comprendre que l'Etat avait pris des mesures pour contrôler les prix, mais le constat est tout autre, on nous demande de ne pas manger à ces prix-là». Aussi déçu que cette maman, un père de famille nous déclare «voyez par vous-même que dans mon panier je n'ai presque rien, on ne peut plus acheter de fruits, c'est pratiquement un luxe et pourtant c'est le mois où l'on doit réfléchir à nos actes, ces commerçants n'ont aucune conscience du mal qu'ils causent à la société et plus étonnant encore, c'est quand les autorités n'arrivent pas à maîtriser la situation, sachant que dans une vingtaine de jours, il y aura des dépenses plus importantes».
Ainsi, le mois d'abstinence, de spiritualité et de transcendance est devenu le mois des opportunistes qui saignent les ménages ignorant les souffrances des consommateurs qui peinent déjà à boucler le mois. On retiendra également ces images du gaspillage et de la surconsommation par certains, ceux bien sûr qui peuvent se permettre d'avoir une table bien garnie. Cela s'applique aussi à beaucoup de commerçants qui préfèrent jeter la marchandise dans les poubelles au lieu de la vendre moins cher aux citoyens. Tout compte fait, ce mois de Ramadhan 2018 n'est pas différent des précédents sur ce plan. Le citoyen lambda vit les mêmes scènes et les mêmes frustrations malgré les promesses.
Cette première semaine c'est également ces violences routières. En effet, à Constantine deux graves accidents de la circulation ont eu lieu, emportant la vie d'une jeune fille qui a été heurtée par un semi-remorque alors qu'elle était dans sa voiture dans l'autre sens de l'autoroute Est-Ouest. Un autre accident s'est produit avant-hier quand un jeune a dérapé avec son véhicule et perdu complètement son bras gauche. Mais moins d'agressivité a-t- on constaté et de bagarres contrairement aux années précédentes. Néanmoins, la violence les Constantinois l'ont observée sur les écrans. Pour eux on n'est pas encore mature pour les scènes de caméras cachées et on est encore très loin de cette culture.
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Posté Le : 27/05/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ikram GHIOUA
Source : www.lexpressiondz.com