Algérie

L'AND dévoile son étude sur les déchets marins : Le plastique est le déchet le plus présent et le plus menaçant



Le plastique à usage unique demeure la bravade de trop contre la nature, notamment les milieux marins qui sont le point de chute de tous les déchets de la terre. De nombreuses études menées sur la pollution marine et les différentes campagnes de nettoyage du littoral et des fonds marins ont mis l'accent sur le danger du plastique d'une manière générale et celui à usage unique en particulier sur l'environnement marin. Détails d'une nouvelle enquête.La dernière étude en date à propos de la pollution des côtes algériennes est celle menée par l'Agence nationale des déchets (AND).
Ce rapport de surveillance et d'évaluation de la pollution du milieu marin par les déchets solides, dont la première campagne a été menée en octobre 2019 sur 6 plages du littoral, soit deux plages pour chacune de ces wilayas, Aïn Témouchent, Tipasa et Jijel, a démontré encore une fois que le plastique demeure le déchet le plus présent et le plus menaçant pour la mer. En effet, les déchets en plastique viennent en tête de liste de l'ensemble des déchets retrouvés au niveau de ces 6 plages pilotes représentant les trois régions du pays : l'Est, l'Ouest et le Centre, et ce, pour la seule campagne de nettoyage, à savoir celle de l'automne dans la mesure où cette enquête s'étale sur quatre saisons.
Ainsi, la durée d'une année permet d'avoir une visibilité sur les différentes quantités de déchets générés en fonction des saisons. Les premiers résultats de cette enquête prouvent que les déchets en plastique représentent le taux le plus important avec plus de 85%. Cela pourrait s'expliquer par la spécificité de cette matière ayant une durée de vie plus longue mais aussi par le mode de consommation adoptée par la population. Les déchets en plastiques «sont de plus en plus importants dans les plages, fonds marins, embouchures d'oueds, ...
C'est un véritable fléau pour la biodiversité et pour la faune marine», souligne-t-on dans ce rapport. La quantité du plastique collectée en novembre 2019 est estimée à plus de 11576, soit une moyenne de 1929 articles par plage. Les bouchons en plastique sont en tête de ces objets plastiques avec près de 876 bouchons, ce qui représente 45,6%. Selon cette enquête de l'AND, 2090 objets est le nombre total moyen d'objets ramassés sur un linéaire de 100 m2. La densité moyenne est de 0,85 objet/m2 disséminés sur les six sites.
Objets
Ces objets sont ordonnés en 8 groupes de matériaux : les polymères artificiels, le caoutchouc, les textiles, le papier et carton, le bois traité, le métal et enfin le verre. D'après les résultats de ce rapport, l'abondance des déchets exprimés en objets/m2 est presque similaire pour les six sites. A quoi sert cette enquête ' «Les résultats obtenus peuvent s'avérer très utiles pour établir un programme national de prévention des déchets plastiques dans la mer. De façon claire, la lutte contre les déchets marins passe nécessairement par des mesures garantissant leur prise en charge par des filières de collecte les plus adaptées», lit-on dans ce rapport.
Par ce programme, l'AND vise l'élaboration d'une stratégie adéquate en matière de la réduction, de la réutilisation et du recyclage. «L'objectif de ce travail mené par l'AND est de suivre l'évolution des déchets côtiers et d'identifier les sources de pollution. L'accumulation de données dans l'espace et dans le temps est nécessaire. Cela permettra, d'une part, d'obtenir des informations précises concernant le nombre, le poids et le volume des déchets répartis en catégories, et, d'autre part, améliorer les connaissances sur les sources, les secteurs d'activités économiques concernés et les changements de comportement des usagers du littoral», considèrent les rédacteurs de ce rapport.
Sur un autre volet, il est également question de sensibiliser les parties concernées, citoyens, autorités et industriels, et ce, grâce aux données collectées. «Nous allons pouvoir aussi sensibiliser les citoyens, les politiques et les industriels et proposer des solutions qui soient acceptées par l'ensemble des parties prenantes à fin de réduire la quantité des déchets présents dans le milieu marin», lit-on dans ce document d'une trentaine de pages. Pour rappel, selon plusieurs études menées, la pollution marine est à 80% d'origine terrestre.
Cette pollution est générée essentiellement par les différentes actions humaines. Les différents déchets d'origine terrestre, à savoir ceux en plastique, en verre, en tissu ou en méta, sont tous anthropiques. Ils sont transportés de l'intérieur des terres vers la mer à travers les cours d'eau, les vents et les courants marins, ou tout simplement jetés directement sur les plages par les touristes. Faut-il souligner que depuis l'ouverture des plages, le taux de déchets entassés au niveau de ces plages dépasse tout entendement.
Qu'en est-il des 20% restants ' Cela est d'origine maritime : rejets de certains navires de pêche et/ou de commerce. Les déchets marins sont «toute matière solide persistante, manufacturée ou transformée, jetée, évacuée ou abandonnée dans le milieu marin et côtier», selon la définition de la convention de Barcelone.
Djedjiga Rahmani
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