Algérie

L'ancien président Jacques Chirac condamné : Une première historique



Paris
 De notre correspondante La condamnation de Jacques Chirac, jeudi, à  deux ans de prison avec sursis – dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris, pour des faits remontant à  la période 1992-1995, quand il était maire de Paris – relance le débat sur l'immunité pénale dont bénéficie le chef de l'Etat en France. «A l'évidence, la réforme du statut du chef de l'Etat s'impose», a réagi François Hollande, candidat socialiste à  l'élection présidentielle, lors d'une conférence de presse à  Bondy (Seine-Saint-Denis). Un avis partagé par la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly, qui a, par ailleurs, invité via son compte Twitter Jacques Chirac «à démissionner du Conseil constitutionnel» dont il est membre de droit, mais auquel il ne siège plus depuis mars dernier. S'il est élu en 2012, François Hollande proposera une réforme «permettant, lorsqu'il y a des faits révélés qui n'ont rien à  voir avec l'exercice de la fonction, d'être jugé pendant la période où le Président exerce la responsabilité du pays». Selon la règle en vigueur, le chef de l'Etat en exercice ne peut àªtre ni mis en examen ni interrogé comme témoin dans aucune affaire lorsqu'il est en fonction. Jacques Chirac, 79 ans, a annoncé dans un communiqué qu'il ne «ferait pas appel» bien que, «sur le fond, (il) conteste catégoriquement ce jugement». L'ancien président de la République «affirme avec honneur» qu'«aucune faute ne saurait [lui] àªtre reprochée», avant de justifier sa décision de ne pas faire appel par le fait qu'il n'a «plus, hélas, toutes les forces nécessaires pour mener par (lui-même), face à  de nouveaux juges, le combat pour la vérité». «J'ai conscience aussi que ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement l'honneur d'un homme, mais la dignité de la fonction présidentielle que j'ai assumée depuis. Et je crois qu'aujourd'hui, le respect de nos institutions exige que l'apaisement vienne», explique Jacques Chirac. «Je m'en remets au jugement des Parisiennes et des Parisiens qui, par trois fois, m'ont choisi pour àªtre leur maire et à  mes compatriotes qui savent qui je suis : un homme honnête qui n'a jamais eu d'autres exigences et d'autres combats que la cohésion entre tous les Français, la grandeur de la France et l'action pour la paix», ajoute M. Chirac.   L'ancien chef de l'Etat a été déclaré coupable pour «détournement de fonds publics», «abus de confiance» et «prise illégale d'intérêt», pour une vingtaine d'emplois litigieux, sur les vingt-huit examinés par la cour. Cette condamnation a été très largement commentée par la classe politique. La gauche a salué cette «bonne nouvelle pour la démocratie». «La justice est passée et elle devait passer pour que ne s'installe pas un sentiment d'impunité», a déclaré François Hollande. La droite a jugé la peine «excessive». Le président Sarkozy a diffusé un communiqué dans lequel il affirme que «ces circonstances ne doivent pas faire oublier l'engagement constant de Jacques Chirac au service de la France».
 


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