Algérie

L'ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, à Mostaganem 'Rien n'est plus coûteux que l'incertitude politique !"



L'ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, à Mostaganem 'Rien n'est plus coûteux que l'incertitude politique !
'Rien n'est plus dur, plus pénalisant, et plus coûteux pour une nation, que l'instabilité politique !", a souligné, à maintes reprises, l'éminent économiste algérien, Abdelatif Benachenhou, lors de la conférence qu'il a animée, hier samedi, à la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Mostaganem. Sous l'intitulé : 'Dynamique économique internationale et options algériennes", l'ancien ministre des Finances a présenté, en sa qualité d'universitaire expert en la matière, l'ébauche d'une batterie de recommandations à même d'amorcer une sortie de crise salutaire pour le pays.
Ainsi, préconise-t-il, en termes terre à terre, qu'on devrait cesser de 'faire mal à nous-mêmes" en usant, voire exagérant, le dénigrement gratuit, et en reniant ou occultant les acquis (matériels), pourtant tangibles et palpables, à l'instar des infrastructures de base mises en place. Puis, il faudrait s'atteler à mettre de l'ordre dans la maison 'Algérie", et à préparer le terrain pour que d'éventuels partenaires daignent s'intéresser à nous, avant de stimuler l'investissement productif, unique source et ressource de création de la richesse. 'C'est comme dans le domaine du football, aucun sparring-partner n'osera venir vous affronter sur un terrain impraticable !", dira l'économiste en guise d'illustration de ses propos. 'L'économie est une science lugubre, car la moindre faute commise qui n'est pas réparée à temps, sera inéluctablement payée et chèrement !", poursuit-il, en termes particulièrement crus.
Ensuite, il s'agit d'opérer le meilleur choix de ses partenaires économiques, selon les intérêts, propres et exclusifs du pays.
Un choix judicieux, mais surtout empreint de réalisme et de pragmatisme, au préalable duquel on se doit de définir des politiques claires à l'égard des autres puissances et partenaires. 'Nous devons définir une politique française, européenne, et avec les pays dits émergents, parfaitement claire, de l'Algérie", a suggéré l'hôte de marque de la CCI. Et d'expliquer : 'On doit choisir ses meilleurs partenaires. On doit tirer profit des points forts de la puissance voisine (allusion faite à l'Europe), et tirer les enseignements de ses faiblesses. Nous ne pouvons pas être plus nationalistes que d'autres, et il n'y a qu'à méditer le cas du Vietnam qui, pour la prospérité de ses générations montantes, a dû renouer avec son pire ennemi".
Au préalable de ces recommandations et en guise de conclusion de sa fine analyse de spécialiste, Abdelatif Benachenhou s'est longuement étalé dans la description de la conjoncture politico-économique que nous avons pris l'habitude à complexifier par le générique en vogue, la mondialisation.
Ainsi saura-t-on que la 'tectonique" des économies nationales est désormais composée de quatre aires en perpétuel inter-agissement : l'Amérique qui demeure sous l'influence des USA, l'Asie, initialement tractée par le Japon avant que les autres forces du Dragon (Taïwan, Singapour et Corée) ne prennent le relais moteur de la traction, l'Europe qui a opté pour l'extension horizontale en 'phagocytant" les pays de l'Est, et le reste du monde dont le monde arabe auquel nous sommes rattachés. C'est dans ce contexte que l'Algérie est tenue 'd'arracher" sa place. La première aire est semi-malade, particulièrement affectée par la désindustrialisation.
Seuls le Brésil et le Chili s'en distinguent en ayant eu l'intelligence de s'attacher à d'autres forces d'entraînement, les 'locomotives" asiatiques en l'occurrence, selon le conférencier.
M. O. T.
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