Ce lundi 29 avril, le général à la retraite Khaled Nezzar à chargé le frère de l'ex-président de la République Said Bouteflika, affirmant que ce dernier était prêt à tout, y compris instaurer « l'état de siège », pour ne pas céder le pouvoir malgré les manifestations populaires massives qui secouaient le pays.En effet, le témoignage apporté ce lundi par le général à la retraite Khaled Nezzar sur les dernières man?uvres et manigances du frère cadet de l'ex Président de la République, Saïd, pour garder le pouvoir, est glaçant. Il y décrit un homme sans états d'âme, et absolument décidé à tout entreprendre pour éviter que le destin du pays ne lui échappe sous la pression sans cesse grandissante du mouvement populaire. Et pour ce faire, Khaled Nezzar dépeint Saïd Bouteflika dans une posture d'un homme machiavélique prêt à tout ; quitte à décréter l'état d'urgence ou l'état de siège ! La majorité des algériens savaient que c'est cet homme frêle et fragile qui gérait le pays au moins depuis 2013 à la place de son frère de Président qu'il a fait élire sur un fauteuil roulant. Mais c'est la première que cette conviction est confirmée solennellement et publiquement par un personnage de la trempe de Khaled Nezzar. « Pour l'histoire, j'aimerais apporter un témoignage pour dire jusqu'où était décidé à aller cet homme qui ne voulait pas comprendre, qui ne voulait pas imaginer, que le rideau était définitivement tombé », écrit Khaled Nezzar qui révèle avoir échangé avec Said Bouteflika à deux reprises depuis le début du mouvement populaire : le 7 mars puis le 30 du même mois. Lors de la première rencontre, Khaled Nezzar décrit son interlocuteur comme un « homme visiblement dans le désarroi ». Il affirme avoir conseillé à Saïd Bouteflika de répondre aux demandes des manifestants. « Je lui dis : étant donné que le peuple ne veut pas d'un cinquième mandat, qu'il veut aller à une deuxième République et qu'il rejette les membres de la classe politique en charge actuellement de responsabilités, j'estime qu'il faut répondre à ses demandes », écrit-il, lui suggérant d'étudier deux propositions. « La première proposition : ? Prendre comme base de travail la lettre du président qui parle de conférence nationale, la compléter en précisant les délais quant à sa durée de vie ; ? Donner la date exacte du départ du président qui ne devrait pas excéder 6 à 9 mois : ? Remplacer l'équipe gouvernementale actuelle par un gouvernement de technocrates », poursuit Khaled Nezzar. « La seconde proposition, la plus raisonnable : ? Que le président se retire soit par démission, soit par invalidation par le Conseil constitutionnel ; Parallèlement : ? Désignation d'un gouvernement de technocrates ; ? Création de plusieurs commissions indépendantes qui seraient compétentes pour préparer les futures élections et mettraient en place les instruments pour aller vers la deuxième République », ajoute l'ancien ministre de la Défense. Khaled Nezzar explique avoir conseillé à Saïd Bouteflika d'appliquer « l'article 7 réclamé par le hirak et la désignation de membres de la société civile représentatifs pour assurer la transition et, ensuite, faire savoir immédiatement après que le président se retirait ». Mais le président et son frère auraient refusé de le faire.
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Posté Le : 29/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ismain
Source : www.reflexiondz.net