Rattrapé par son
passé, l'ex-maire d'El-Kerma, B.M., a comparu hier
devant le tribunal criminel d'Oran. Un procès qui fait un double pourvoi en
cassation formulé par la défense et le parquet général contre le premier
jugement, le 22 décembre 2010, où le mis en cause avait été condamné à une
peine de 5 ans de réclusion pour «faux en écriture officielle» (l'article 215
du code pénal), assortie d'une forte amende et une période d'inéligibilité.
A la tête de la
commune d'El-Kerma de 1997 à 2002, B.M. a été
reconduit pour un nouveau mandat électif. En 2008, il s'est trouvé impliqué
dans une affaire de fausse délibération de l'APC, enregistrée
sous le n°13 bis du 5 juin 2002, mise à nu par la gendarmerie nationale. Un
crime qui tombe sous l'article 215 du code pénal. Toute l'affaire a commencé en
juillet 2008 suite à une dénonciation dans une lettre anonyme faisant état
d'une affectation indue d'un des trois logements de fonction d'une ancienne
école primaire «Samia Yacer»,
fermée et désaffectée en 2001. En mai 2002, l'ex-maire et deux élus de l'APC s'étaient réunis pour décider de régulariser les trois
logements et transmettre leur PV de délibération à la daïra qui devait trancher
en dernier ressort. La décision sera invalidée par le chef de daïra en raison
de la présence, parmi les bénéficiaires, d'une femme membre de l'APC, répondant aux initiales de K.K., laquelle ne pouvait
être «juge et partie» dans cette affaire d'affectation. Un troisième PV de délibération,
sur le même sujet, est établi en juin 2002, mais semblait empreint
d'irrégularité. C'est ce qui a fait éclater l'affaire. La délibération n'avait
alors réuni que le maire et son adjoint, alors qu'il fallait que le quorum soit
atteint pour que la délibération soit validée. Ce ne fut pas le cas. L'administration
des Domaines qui a découvert l'anomalie et rejeté le dossier.
L'élue avait tout
fait pour s'approprier le logement convoité sans jamais y parvenir. Plusieurs
témoins ont été cités à la barre, parmi eux la SG de la commune d'El-Kerma
qui a affirmé que son administration n'avait pas été informée préalablement sur
cette délibération pour faire office de rapporteur des PV, comme l'exige le
code communal. Cité à la barre, en tant que partie civile cette fois-ci, un élu
à l'époque où B.M. était maire et qui sera par ailleurs son successeur durant 2002-2007, a affirmé qu'il
n'avait pas pris part à cette délibération comme consigné dans le PV. Tous les
responsables et élus entendus à la barre ont précisé qu'en matière de
délibération communale le terme d'inxation «bis»
n'existait pas, que c'était-là une «pure invention» du maire mis en cause. Pire,
la délibération n°3 bis portant sur la cession de logements d'astreinte est
datée du 5 juin 2002, alors que celle du n°3 est datée du 15 du même mois (10
jours après) ayant comme ordre du jour l'approbation du bilan financier de l'APC pour l'exercice 2001. En outre, la décision de la
délibération relative à la cession du logement de fonction au profit de K.K. a
été transmise par celle-ci, en main propre, à la daïra, et non par voie légale,
en l'occurrence le secrétariat de la commune par le biais d'un envoi en bonne
et due forme. L'avocat général a requis 10 ans de réclusion contre l'accusé. Finalement,
l'ex-maire d'El-Kerma a vu la première sentence
maintenue, soit 5 ans d'emprisonnement.
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Posté Le : 19/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com