Algérie

L'ancien directeur technique évoque un complot politique REVELATIONS AUTOUR DU FONCIER AU KHROUB



L'ancien directeur technique évoque un complot politique                                    REVELATIONS AUTOUR DU FONCIER AU KHROUB
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
Le directeur technique de l'APC a animé, dans la matinée d'hier, une conférence de presse au cours de laquelle il s'est largement appesanti sur la gestion folklorique des élus. Il serait même plus logique d'évoquer une non-gestion dans la mesure où M. L. Rouabah dénonce la totale déconnection de l'aréopage investi par la vox-populi en matière d'affaires publiques.Soulignons tout d'abord que la conférence de presse s'est tenue dans un café. La raison ' Le directeur technique ne l'était plus en vertu d'une décision qui, en l'affectant ailleurs et en fait nulle part, mettait fin à ses fonctions dans le jargon administratif consacré. Autrement dit un placard qui ne dit pas son nom. Pouvait-il alors s'agir d'un règlement de comptes ' Légitimement, toutes les supputations étaient valables et elles ne pouvaient qu'être renforcées au vu de la masse de documents officiels dont disposait l'ex.Quoi qu'il en soit, L. Rouabah a usé d'un argumentaire imparable pour être persuasif : le foncier et sa gestion. Sur cet aspect précis de la question, «il y avait à boire et à manger», comme le résumerait un dicton et pouvait-il en être d'ailleurs autrement en ce sens qu'il s'agit du talon d'Achille de l'administration algérienne et surtout d'un pan de gestion au centre, si ce n'est l'épicentre même du reste des fléaux : corruption, faux et usage de faux, détournement de terrains, trafic d'influence, etc.. Finalement, une situation qui n'est pas l'apanage de la seule commune du Khroub qui se trouve toutefois propulsée sur la scène grâce ou à cause d'un cadre qui met officiellement sur la table un sujet dont tout le monde en parle sans s'impliquer ou éventer le pot-aux-roses.A prendre en considération les propos et plus particulièrement les documents étalés, durant près de quatre années, l'APC ferme les yeux sur des dépassements inimaginables, notamment en matière de constructions illicites sur lesquelles si l'administration, ou du moins la direction technique, ne ferme pas les yeux en alertant sa hiérarchie, l'assemblée élue s'évertue à regarder ailleurs et souvent à traîner du pied quand il s'agit de prendre des mesures. Si ce n'est pas encore de s'y opposer insidieusement en sabordant indirectement, via divers procédés ou procédures, les opérations de démolition programmées.«Deux cités comme Bouregba ou Fantaria, retenues dans le cadre de l'habitat rural, posaient problème dès l'annonce de la décision», dira L. Rouabah ajoutant : «Nous avons pourtant attiré l'attention de l'assemblée sur les risques de créer ces cités compte tenu de difficultés qu'auront par la suite les bénéficiaires sachant que l'assiette n'est pas un bien communal. Or, les créer supposerait la délivrance d'un permis de lotir. Ce qui en le cas serait impossible en l'absence d'un acte de propriété. En fait, tout cela importait peu à mes interlocuteurs et l'administration s'acharnait à délivrer une attestation de jouissance contre le versement d'une somme de 700 000 DA tout en sachant que le bénéficiaire allait droit contre le' mur pour la simple raison qu'il n'obtiendra jamais de permis de construire.» En fait, c'est tout le processus qui s'en trouve bloqué. DUC, SAU (organisme public d'architecture et d'urbanisme) et daïra en seraient informés. PV de réunion faisant foi.«Depuis 2008, en collaboration, extra-muros, avec la Gendarmerie nationale et intra-muros avec la Police de l'urbanisme, 95 opérations intégrant elles-mêmes un nombre donné de contrevenants étaient programmées pour démolition. Or, ces 95 dossiers (opérations) ont fait l'objet d'un transfert par l'assemblée vers la daïra en vue de la coordination de l'action sur le plan sécuritaire et depuis juillet 2010, il se trouve qu'il n'y a eu aucune suite». Préservation du climat social oblige.Egrené, chapelet de dysfonctionnements et autres loufoqueries aura pour point d'orgue la non-conformité réglementaire d'importants équipements sociaux publics comme la gare routière, les trois complexes de microcrédit, le complexe culturel M'hamed-Yazid, le centre communautaire de soins, des écoles. Leur point commun, aucune des structures évoquées ne dispose d'un acte de propriété.
Soulignons également que question de non-conformité, même la décision de fin de fonctions signifiée à l'ancien directeur technique ne l'est pas sur la forme. Enfin, il semble pour le moins étrange que de tels remous agitent l'APC du Khroub et ciblent exactement la même personne, en l'occurrence L. Rouabah qui a déjà été en 2006 victime du même procédé pour être réhabilité en 2008. S'agit-il de man'uvres politiciennes à quelques mois d'échéances électorales ' L'idée étant de laisser un cadeau empoisonné aux futurs locataires des lieux. Ou bien, ce qui semble d'ailleurs plus plausible, l'ancien directeur technique aurait-il donné un coup de pied dans la fourmilière d'autant plus qu'au-delà de la seule illicéité des constructions, il s'agirait aussi d'extension exagérée de constructions de la part de certains responsables et élus locaux que le cadre déchu s'évertuerait à dénoncer. L . Rouabah a été démis de ses fonctions au motif «d'incompétence, mauvaise gestion et autres» ; il a appris sa disgrâce sur les ondes de la radio locale. «Paradoxalement, la Cour des comptes qui, au cours de l'été 2011, a passé au peigne fin ma gestion n'a rien décelé, tandis que les services concernés de la wilaya m'ont félicité», dira-t-il.


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