Lorsqu'en marge du sommet UA-UE qui s'est tenu à Abidjan le Maroc et l'Afrique du Sud ont annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques rompues treize années auparavant à l'initiative de Rabat en réplique à la reconnaissance de la RASD par Pretoria, la propagande du Makhzen s'est empressée de répandre l'interprétation tronquée que cet acte présageait le « lâchage » du Front Polisario par les Sud-Africains et allait mettre fin à l'axe « anti-marocain » constitué par l'Algérie et l'Afrique du Sud. Cette même propagande avait toutefois pris garde de faire savoir que la rencontre en marge du sommet d'Abidjan entre Mohammed VI et Jacob Zuma, le président sud-africain à l'époque, au cours de laquelle ils ont convenu la reprise des relations diplomatiques entre leurs deux pays avait été sollicitée par le monarque marocain.S'en tenant à son fantasmagorique décryptage de la rencontre des deux hommes d'Etat, la presse marocaine n'a eu de cesse depuis de scruter le moindre signe qui venant de Pretoria donnerait crédit à ses allégations sur le « lâchage » du Polisario par les Sud-Africains et sur le « rafraîchissement » de leurs relations avec l'Algérie. Elle a cru en voir la confirmation quand Jacob Zuma a été « démissionné » en raison d'accusations de corruption et remplacé par le vice-président Cyril Ramaphosa qu'elle a aussitôt présenté comme plus favorable et prédisposé que son prédécesseur à l'égard du Maroc et de sa position sur le Sahara occidental, et qu'après son accession les deux pays ont esquissé le début d'un partenariat économique.
Tout l'échafaudage propagandiste du Maroc sur un prétendu revirement de l'Afrique du Sud sur la question du Sahara occidental et à l'égard de l'Algérie s'est toutefois écroulé, démonté par le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud auquel appartient Ramaphosa et dont il va être le candidat à la prochaine élection présidentielle dans le pays. Ce parti a en effet rendu publique une déclaration qui infirme toutes les spéculations sur le prétendu lâchage du Polisario par Pretoria qui ont fait florès dans la presse et autres médias à la solde du Makhzen. Le contenu de la déclaration est d'une implacable sévérité à l'encontre des thèses marocaines sur le Sahara occidental. L'ANC y a réaffirmé avec force sa condamnation de ces thèses et des méthodes employées par Rabat pour essayer de les faire prévaloir sur la scène internationale.
Rappelant que le Sahara occidental est la seule colonie restante en Afrique, le parti du président Ramaphosa a déclaré ne pas dévier de sa position de soutien à la cause de son peuple et qu'il s'engage à ce que l'Afrique du Sud contribue à lui permettre de faire reconnaître et à exercer son droit à l'autodétermination. Et pour couper court à toutes les fadaises orientées que la propagande du Makhzen a déversées consistant à suggérer que l'Afrique du Sud est devenue réceptive aux thèses du Maroc sur le Sahara occidental depuis le retour du Royaume dans l'Union africaine, l'ANC de Mandela a martelé un définitif rappel faisant savoir « que le Maroc soit admis dans l'Union africaine ne doit pas réduire notre soutien à la lutte du Sahara occidental ». Un rappel qui vaut feuille de route pour Ramaphosa qui va briguer la candidature à l'élection présidentielle sous couleurs de l'ANC.
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Posté Le : 25/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com