Algérie

L'anarchie totale



Alors que les chauffeurs de taxi, fraudeurs permanents et occasionnels, se livrent à une concurrence farouche, les usagers galèrent pour arracher une place.En dépit de la concentration de la population (venue de Constantine à la nouvelle ville Ali Mendjeli), et le nombre des usagers du transport urbain sans cesse croissant entre celle-ci et son chef-lieu de commune, El Khroub, les «taxis légaux» collectifs n'assurent pas cette desserte. La plupart d'entre eux convoitent la «course», plus profitable, variant entre 250 et 300DA.
Les gens pressés pour se rendre à l'une des ces deux villes se tournent vers les taxis clandestins pour éviter le calvaire du transport par microbus. Ces derniers, de marque SNVI, 24 places, sont trop étroits pour les passagers qui supportent difficilement la durée du trajet avec ses multiples haltes ponctuées de bousculades. Pour les fraudeurs, pourchassés de temps à autre par la police, ils assurent un service public de la ligne nouvelle ville Ali Mendjeli-El Khroub, d'autant que c'est un créneau rentable. Il s'agit d'une trentaine de «fraudeurs», paradoxalement mieux organisés que les taxis légaux, qui se relayent au stationnement jusqu'a faire le plein, Le prix de la place est de 50DA pour une distance de moins de 15 km. Un «fraudeur» nous indique l'endroit vide destiné au stationnement des «taxis légaux» sur lequel est érigé un panneau de signalisation à cet effet.
Les «taxieurs» arguent de la concurrence déloyale des fraudeurs, alors que ces derniers se plaignent des fonctionnaires qui, durant les heures de pointe, matin et soir, et la pause de midi, se convertissent en fraudeurs ! Mais chacune de ces trois catégories d'automobilistes s'accorde sur un dénominateur commun: l'état dégradé des chaussées, la cherté des pièces de rechange, le plus souvent de contrefaçon, et le rejet de ces concurrents dans ce créneau juteux. Interrogés, un «taxieur» légal se plaint du prix de location de la licence qui atteint 4 000DA/mois, et du payement des impôts qui s'accumulent en arriérés.
Pour un «fraudeur permanent», c'est son gagne-pain après qu'il a été mis au chômage avec une pension de retraite misérable. Un fraudeur occasionnel nous dira que c'est un moyen de gagner un peu plus d'argent pour rembourser l'hypothèque du crédit-automobile contracté auprès de la banque et d'assurer l'entretien du véhicule.
Cependant, les usagers courent toujours pour une place de transport dans un taxi collectif, légal ou clandestin, particulièrement pendant les heures de pointe.


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