Algérie

L'anarchie règne en maîtresse



L'anarchie règne en maîtresse
Samir Ould AliElaboration d'un plan de transport, mise en place d'un plan de circulation, durcissement des sanctions à l'égard des contrevenants aux lois régissant le transport des personnes, mise à l'écart des véhicules présentant des défaillances mécaniques, installation de commissions intersectorielles de contrôle etc., ce sont là quelques-unes des mesures qui ont été initiées (ou parfois juste annoncées) par les pouvoirs publics pour mettre fin à l'anarchie qui règne en maîtresse dans le secteur du transport urbain et suburbain depuis les années 1990 et améliorer la prise en charge d'usagers au bord de la crise de nerfs.Mais en 20 ans, le secteur a continué de se dégrader et les transporteurs privés, autrement dit les chauffeurs et receveurs, ont fini par imposer leur diktat aux usagers comme aux autorités locales.Aujourd'hui, envers et contre tous, les transporteurs appliquent leurs propres horaires de passages, changent volontiers d'itinéraire, stationnent auxarrêts comme ils stationneraient dans une gare jusqu'au chargement completdu véhicule, écourtent le trajet pour éviter la circulation en n'hésitant par à transférer les usagers chez des confrères qui finissent la navette, ne s'embarrassent parfois pas de tickets..., bref, ils mènent la vie dure aux citoyens avec l'unique but de gonfler la recette sans égard aucun pour la qualité des services.Le projet avorté d'une SPA des transporteurs privésEn 2010, le responsable du bureau local de l'Union générale des commerçants etartisans algériens (Ugcaa) avait suggéré aux transporteurs privés de se regrouper en société par actions avec l'objectif annoncé d'apporter un peu d'organisation à la corporation. Une idée comme une autre qui aurait pu participer d'un début de réhabilitation du transport, ce secteur étant majoritairement animé par les particuliers. «Au départ, l'idée avait séduit lesopérateurs, d'autant que l'Ugcaa avait mis à leur disposition une commission pour les aider à s'organiser. Très vite, pourtant, il apparut que le projet n'irait pas plus loin», se souvient Mourad Abded, le responsable du bureau de wilaya de l'Ugcaa, en énumérant les différentes raisons invoquées par les transporteurs privés pour justifier leur incapacité à prendre part au projet. «Beaucoup n'étaient pas propriétaires de leurs véhicules, d'autres avaient des dettes, certains n'étaient simplement pas intéressés. Pourtant, je suis persuadé que l'initiative aurait pu aboutir et aurait apporté de meilleures conditions de travail aux opérateurs et de meilleures prestations aux usagers», ajoute notre interlocuteur. Pour le responsable de l'Ugcaa, le transport urbain et suburbain d'Oran demeurera en l'état tant que les pouvoirs publics ne s'impliqueront pas de manière franche et directe : «Partout, le transport urbain est soutenu et encadré par l'Etat, pourquoi en Algérie secteur est-il laissé aux mains du privé '», se demande-t-il en soulignant le caractère de service public du secteur des transports.Un autre échec des pouvoirs publicsLe constat est aussi malheureux qu'accablant pour les autorités locales : en deux décennies, aucune autorité n'aura réussi à esquisser le moindre projet deréhabilitation de ce secteur névralgique. Malgré l'apparition du tramway (qui est loin de transporter les 88 millions d'usagers annoncés au départ), la naissance de dizaines de nouvelles sociétés de taxi, la ressuscitation de l'Entreprise du transport d'Oran (ETO) qui a injecté quelques dizaines de bus dans un certain nombre de lignes, les usagers continuent de souffrir le martyre en raison de la qualité très médiocre des prestations de service et le comportement, très souvent indécent et inadmissible, de nombreux opérateurs privés. Cela, sans parler des désagréments générés aux automobilistes par des transporteurs méprisant les règles de conduite.En termes de transport, la capitale de l'Ouest mérite mieux, beaucoup mieux.S. O. A.




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