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L'anarchie des marchés empêche toute culture de consommation Congrès arabe sur la protection des consommateurs


L'anarchie des marchés empêche toute culture de consommation                                    Congrès arabe sur la protection des consommateurs
Organisée par la fédération algérienne des consommateurs, cette rencontre, qui s'étale sur deux jours, a réuni les représentants des associations de quelque 16 pays arabes, ceux des administrations concernées, des universitaires ainsi que de la patronne de la revue française « 60 millions de consommateurs ». Devant quelque 200 participants, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a relevé l'absence d'une authentique culture de consommation dans le monde arabe et prié les congressistes d'orienter leurs travaux dans ce sens, afin de combler cette lacune.
« La consommation, résumera-t-il, est l'un des quatre éléments qui contribuent à l'instauration de la croissance qui, elle-même, est à la base de tout développement économique ». Reliant la consommation à la production nationale, il a déploré le fait « que nous soyons obligés de consommer « made in », si bien que nous n'encourageons guère la production nationale. Il faut arriver à une culture de consommation authentique et quand on a le choix, privilégier le produit local, afin de participer à la relance de la machine économique locale. Les pays arabes sont devenus de gigantesques marchés pour la production mondiale, ce qui prive leurs économies de jouer le rôle qui devrait être le leur, à savoir produire pour les besoins internes et pourquoi pas exporter. » Pour éviter, donc, d'être de simples dépotoirs avec tout ce que cela a de négatif pour la santé physique et morale du consommateur arabe, le comité de préparation du congrès d'Oran a privilégié de consacrer cette 13e édition à « l'étude de la réalité de la culture de consommation dans les pays arabes, afin de mettre en place une culture de consommation arabe authentique, qui soit compatible avec nos valeurs, notre originalité et notre situation économique ». Le but étant d'arriver à « améliorer le cadre de vie, d'orienter la consommation, de maîtriser les dépenses et de contrôler l'épargne, tout en se basant sur des méthodes scientifiques ». Si toutes ces conditions étaient réunies dans le monde arabe, le consommateur récupérerait la confiance en soi et serait capable de défendre ses intérêts.
Peut-on le faire dans l'état actuel de nos économies qui ne produisent rien et de nos réflexes qui vont vers des achats sauvages sans aucune exigence commerciale ' La réponse nous a été donnée par un cadre du commerce d'Oran qui pense qu'« avec des échanges qui ne dépassent pas 1% à l'échelle arabe et 30% à l'échelle du Maghreb, comment voulez-vous arriver à dire votre mot quand tout vous vient de l'étranger ' Vous êtes obligés d'acheter ce qui vous est plus imposé que proposé ou de mettre vos désirs d'achat intelligents, et surtout sains, en berne, en attendant que vous produisiez localement ».
VERS UNE UNION MAGHREBINE DES ASSOCIATIONS DES CONSOMMATEURS
Un membre de l'association de protection des consommateurs de la wilaya d'Oran (APCCO) dira : « Il est compliqué d'aboutir à une vraie culture de consommation ' ce qui ne nous empêche pas d'essayer ' parce que nos marchés sont inondés de beaucoup de produits qui ne sont pas du tout compatibles avec les normes en vigueur dans le monde. Il y a une vraie clochardisation qui guette la santé du consommateur et même sa citoyenneté. ». Un autre participant souligne : « A mon avis, avant de parler d'absence de culture de consommation, il faut parler d'absence de culture tout court ».
A relever que, dans l'après-midi, et après les différentes communications, les travaux se sont déroulés en ateliers. En marge des activités du congrès, il sera procédé à l'annonce de la création de l'Union maghrébine des associations des consommateurs, comme premier jalon à la relance de l'UMA. Un centre médiatique devrait, également, voir le jour à cette occasion.
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