Algérie

L'anarchie aux frontières est de l'Algérie



L'anarchie aux frontières est de l'Algérie
Ce qui était craint par Alger se profile. La Libye voisine est en pleine anarchie. Le pays a glissé de plusieurs crans cette semaine vers une situation identique à tous points de vue à la Somalie lorsqu'elle était entièrement livrée aux chefs de guerre et à l'islamisme. Au point qu'on se demande à l'étranger s'il ne faut pas lui appliquer la thérapie imposée au Somaliland ' La question est ouverte. Pour le moment, l'action du général de Kadhafi à la retraite, Haftar, autoproclamé sauveur du pays, semble avoir calmé les esprits, d'autant que plusieurs unités de l'armée nationale en gestation se sont jointes à lui.Le Parlement, par qui la crise a éclaté, propose d'en sortir, mais le gouvernement libyen, détonateur de ladite crise, cherche à le mettre en congé pour contestation de la part de milices armées de la rébellion de 2011 qui ont empêché la construction de l'Etat national qui devait succéder à la Jamahiriya de Kadhafi. Tout a commencé 1 000 kilomètres plus à l'est, à Benghazi, vendredi. Le général à la retraite Khalifa Haftar lançait alors son offensive "Dignité", dont l'objectif est de nettoyer le berceau de la révolte libyenne des djihadistes qui pullulent dans la Libye post-Kadhafi.Plusieurs unités de l'armée nationale rejoignent son combat qu'elles considèrent comme "fédérateur" et anti- djihadiste. L'ex-général de Kadhafi a fait ses armes au Tchad dans les années 1980. Tout en ciblant les brigades islamistes accusées d'être à l'origine de la vague de violences touchant la deuxième ville libyenne, dimanche après-midi, deux de ses brigades, Qaaqaa et Saweq, ont déclenché l'opération à Tripoli.Avec plusieurs dizaines de véhicules blindés, les deux groupes armés ont tenté d'investir le Parlement (Congrès général national) pour arrêter les députés islamistes.Autant dire tous les députés. Des brigades, fidèles au gouvernement, les ont repoussés vers leurs quartiers généraux, après plusieurs heures de combats et des victimes. Se faisant appeler "Armée nationale libyenne", les milices de Khalifa Haftar ont diffusé, dimanche, dans la soirée, un communiqué annonçant la dissolution du GNC. Lu par le colonel Mokhtar Fernana, ancien chef des renseignements militaires de Kadhafi, le programme de l'ex-général consiste à confier l'autorité législative du CGN au "Comité constitutionnel" élu le 20 février dernier, tout en conservant le gouvernement du Premier ministre démissionné, Abdallah al-Thani, jusqu'aux prochaines élections générales. Le gouvernement en place, qui avait, il y a quelques jours, qualifié de "terroristes" les milices djihadistes justement combattues par Khalifa Haftar, a dénoncé une "tentative de coup d'Etat". Le Comité constitutionnel a, de son côté, décliné l'offre de l'ex-général au motif que ses membres ont été élus pour "écrire" la Constitution post-Kadhafi, pas pour gouverner. Le gouvernement a fini par proposer, lundi soir, la mise en congé du Parlement. En revanche, plusieurs unités de l'armée nationale ont rejoint l'ex-général, des forces spéciales et plusieurs officiers, y compris des forces aériennes. La population, quant à elle, se considère out, se désolant d'avoir à choisir entre la peste et le choléra : les islamistes ou un ancien général de Kadhafi. Ce dernier est sorti des sables en février dernier, avec ses brigades de Zenten. Trois ans après le "printemps de Tripoli", la Libye n'arrête pas de plonger dans le chaos politique et sécuritaire.D. BNomAdresse email




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