Algérie

L'ANALYSTE POLONAISE PATRYCJA SASNAL SE JOINT À LA VOIX OFFICIELLE «L'Algérie est une île isolée qui a connu son printemps en 1988»



Encore une voix étrangère qui corrobore la thèse de l'exception algérienne face au torrent révolutionnaire qui s'est emparé de nombre de pays voisins, il y a deux ans de cela. Pour l'analyste polonaise Patrycja Sasnal, l'Algérie a connu son printemps il y a 24 ans de cela, en 1988, et en a payé chèrement le prix avec la sanglante décennie noire qui s'en est suivie au milieu des années 90.
M. Kebci Alger (Le Soir) - L'analyste pour le compte du Polish Institute of International Affairs, qui a présenté, hier, au forum géostratégique du quotidien El Moudjahid, une approche comparative des expériences de transition démocratique entre son pays, la Pologne, et la Tunise et l'Egypte, reprend la thèse officielle de la spécificité algérienne dans le sillage de sa position en marge de ce qui est admis comme étant le printemps arabe, en référence aux soulèvements sanglants qui ont eu raison de bien de dictateurs dans nombre de pays arabes. La conférencière ira plus loin dans son appréciation en qualifiant l'Algérie d'«île verte et isolée» où, poursuivra-t-elle, «les libertés d'expression et de manifestation sont garanties». Tout le contraire de la réalité vécue au quotidien avec une fausse liberté médiatique, surtout concernant les médias lourds (radio et télévision), et des manifestations de divers acteurs sociaux et politiques qui ne se comptent plus et qui sont à chaque fois interdites quand elles ne sont pas réprimées. Sasnal exprimera aussi sa profonde conviction quant à la spontanéité des soulèvements populaires enregistrés au niveau de certains pays arabes et ce, a contrario de l'avis répandu, du reste, selon lequel ces révoltes étaient commanditées par les USA, via leur sous-traitant dans la région, le Qatar, dans le cadre de leur GMO (Grand Moyen-Orient) à l'effet de renforcer Israël. C'est le contraire qui s'est produit, estimera-t-elle, puisque, selon elle, l'Etat hébreu est sorti plus affailbli qu'on ne le pense, et ne peut plus se targuer d'être le seul pays démocratique dans la région, ses voisins arabes ayant réussi, quoique dans la douleur, leur transition démocratique. Elle donnera en exemple les modèles tunisien et égyptien qui, dira-t-elle, ressemblent à bien des égards à celui de son pays, la Pologne. Les trois pays, soutiendra-t-elle, «ont en commun d'être des sociétés profondément religieuses ayant réussi à venir à bout de systèmes politiques oppressifs de façon pacifique». La conférencière rebondira pour affirmer que par ces expériences réussies, la Tunise et l'Egypte ont prouvé que l'Islam est finalement compatible avec la démocratie, à l'opposé de ce que plus d'une voix distillait ici et là.


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