Algérie

L'analyse : Le terrorisme à Skikda, du tribalisme au maquis


Elle a même été la première scène du crime quand, en 1993, les premiers enrôlés du GIA ont égorgé sept gendarmes à  Zekrana, une agglomération du sud-ouest de la wilaya. Depuis, beaucoup de sang a coulé. Des villages se sont vidés et la peur a fini par s'installer à  l'est, dans le massif de Filfila, et à  l'ouest, dans le massif de Collo. L'Organisation nationale des victimes du terrorisme de la wilaya de Skikda fait état de 1500 victimes du terrorisme. 900 citoyens sont morts et plus de 300 orphelins ont survécu au massacre d'une décennie plus rouge que noire. Aujourd'hui, alors que d'immenses régions du pays n'évoquent le terrorisme que pour le souvenir, des actes terroristes viennent de temps à  autre rallonger la liste macabre. Les plus meurtris restent les éléments de la garde communale et le corps des patriotes. Cette «pérennité» du crime, comme l'expliquent beaucoup de personnes au fait du dossier sécuritaire, puise ses fondements dans deux facteurs essentiels. D'abord, la cartographie de la région ouest sert de prolongement aux maquis de Jijel et reste l'une des régions les plus accidentées et les plus boisées du pays. Kerkera, le foyerL'autre élément est d'ordre sociologique. Il obéit à  une configuration tribale très présente dans cette région qui va de Tamalous, Aïn Kechra et Kerkera jusqu'aux frontières avec la wilaya de Jijel. Ce fait est conforté par l'existence, sur le terrain, de véritables attaches tribales et surtout par le fait que l'ensemble des terroristes encore en activité sont natifs de la région, ce qui leur octroie une large latitude dans le déplacement et dans l'action compte tenu de leur connaissance du terrain. Cela n'empêchera, cependant, pas de véritables guerres de leadership. Depuis l'apparition du terrorisme à  ce jour, tous les émirs qui se sont succédé aux commandes de la Zone VII qui englobe Skikda, Jijel et Annaba dans l'organigramme du GSPC, sont originaires de Kerkera ou de sa région. Le seul émir «étranger» était un certain Mezhoud du Constantinois qui finira par àªtre «donné» et abattu par les forces de sécurité. Aujourd'hui, selon les mêmes sources, les terroristes encore en activité ne seraient qu'une douzaine d'éléments, originaires dans leur majorité de Kerkera. Ce qui leur permet, à  travers des incursions nocturnes, de cibler quelques citoyens et les racketter.
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