Algérie

L’analyse du jeudi



Redéploiement terroriste à l’ouest de la capitale L’incursion faite le 8 novembre dernier par un groupe du GSPC dans un douar de la commune de Menaceur, relevant de la wilaya de Tipaza, s’avère un acte terroriste aux conséquences multiples. Le douar Zouaoui, qui a été ainsi ciblé, et dont des familles ont été rackettées et obligées de se laisser dessaisir de leurs biens, objets de valeur et même de produits alimentaires, a été saisi d’une panique partagée par des douars environnants. Notamment celui de Sidi Abdellah et celui de Bouaâmrane. Dès le lendemain, bon nombre de familles ont commencé à quitter les lieux vers d’autres zones considérées sécurisées, mais la panique est devenue plutôt contagieuse, provoquant un vent d’exode comme du temps du GIA dans certaines wilayas. D’autant que le bruit a couru que le groupe terroriste ne s’est pas limité à racketter et dépouiller les familles, mais n’a pas hésité à souffler deux habitations avec des engins explosifs. Aux dernières nouvelles, les autorités militaires de la wilaya de Tipaza avaient pris la résolution d’armer des habitants de la région qui ont formulé la demande pour contrer les hordes terroristes et il est même question d’installer sur place un cantonnement de la garde communale.Il est à souligner que la zone de Menaceur et, par extension tout le sud-ouest de la wilaya de Tipaza qui se trouve sur la frontière administrative avec la wilaya de Aïn Defla, se trouve exposé à ce groupe qui agit dans la région et qui s’est déjà, durant l’année en cours, manifesté à deux reprises. La première fois, par une incursion dans un douar de la commune de Gouraya, en juin dernier, et deux mois plus tard, il a encore été question de lui lors d’un ratissage dans la commune de Meurad (djebel Tagrara) où onze militaires ont été blessés par une bombe artisanale. Ce groupe appartenant au GSPC a toute une histoire derrière lui. Il s’agit de la katibat Djound Allah dirigée par Ahmed Guellila dit Abou Hafs. Il a d’abord appartenu au GIA, dont il a fait scission à l’époque des grandes dissidences à partir de 1996. Pendant longtemps, le groupe a évolué en électron libre entre les différentes organisations terroristes qui étaient présentes dans la région. Il avait alors pour base principale, les hauteurs de la commune de Tacheta, à l’extrême nord-ouest de la wilaya de Aïn Defla, à la limite entre les wilayas de Tipaza et Chlef. En 2004, il a fini par se rallier au GSPC, dont il devient la principale tête de pont entre les communes du sud de Tipaza et le nord-est de Aïn Defla où il s’est basé entre temps, notamment dans la zone montagneuse s’étendant de Boumedfaâ - Hammam Righa vers Arib et qui se trouve être limitrophe de Menaceur où s’est opérée l’incursion du 8 novembre dernier. La menace que représente ce groupe dans la région se présente comme sérieuse surtout qu’il pourrait recevoir des renforts des autres régions où le GSPC est mis fortement sous pression par les tenailles de la lutte antiterroriste. Ce qui constituera pour lui une opportunité pour tenter d’avancer à terme vers la capitale par son côté Ouest comme il a tenté de le faire depuis toujours, sans grande réussite, par le côté Est.


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