Publié le 25.01.2024 dans le Quotidien d’Oran
par Belkacem Ahcene-Djaballah
Livres
Le passé ressuscité. II/Une nouvelle vie.Roman de Abdelkader Hammouche. Editions Barkat, Alger 2023, 201 pages.
L'histoire est toute simple et le récit va droit au but. L'histoire d'un couple solidement soudé grâce à leur amour, à leurs enfants, à leur ambition d'un mieux-être, à leurs sacrifices communs. Un couple, pour fuir la menace terroriste assassine des années 90, s'est retrouvé obligé de fuir le pays pour se réfugier à l'étranger, en France, pour la simple raison qu'il y avait, en plus de visas obtenus facilement, une famille d'accueil.
Certes, un véritable «parcours du combattant» allait les attendre (statut de réfugiés, prolongation des visas, autorisation provisoire de séjour, droit de travailler, scolarité des enfants, logement, mais la réussite fut assez rapidement, au rendez-vous du couple et des deux enfants.
Certes, la bureaucratie et les procédures administratives du pays d'accueil furent des obstacles difficiles à franchir, mais, heureusement, il y avait, en ce temps-là, des formes de solidarité, d'aide, d'encouragements et de soutiens sociétaux inattendus, tout particulièrement lorsqu'on arrive (en France) avec des préjugés arrêtés, tant à l'endroit de membres de la diaspora déjà bien installée qu'à l'encontre d'autres communautés.
Bref, tout sera bien qui finira bien. Un couple toujours amoureux, des enfants qui ont grandi et réussi, une certaine fortune qui permet de se réinstaller au pays natal et une Algérie qui retrouve sa paix sans pourtant retrouver ses façons d'être et de vivre auparavant si libérées. La pensée islamiste radicale et sa violence avaient, hélas, laissé bien des traces et des blessures. Ce n'est pas explicitement écrit dans le texte mais on le ressent douloureusement.
L'Auteur : Né à Alger en 1952. Ancien journaliste d'Algérie Actualités. Par la suite devenu avocat. Auteur de plusieurs ouvrages (romans dont»Le Glaive et la Balance», récits et essais).
Extraits : «Nous vivions en France, mais notre cœur se trouvait en Algérie. Parfois, j'éprouvais un rien de remords en pensant que nous étions douillettement en sécurité ici, à Paris, alors que notre famille et nos proches subissaient l'enfer au pays» (p96), «Notre métier (note : agent prospecteur dans l'immobilier) accorde une grande importance à l'aspect vestimentaire. Le premier contact avec les gens est physique. Si vous êtes mal habillé, même si vous avez de l'éloquence, vous risquez de ne pas intéresser le client. On a tort de penser que la tenue ne fait pas le moine. Bien sûr, on ne doit pas en rajouter : l'excès provoque toujours l'effet inverse de celui qui est escompté» (p 129).
Avis - Toujours une écriture claire et directe, sans fioritures. Journaliste un jour, journaliste toujours : les faits, rien que les faits ! Se lit d'un seul trait.
Citations : «Lorsqu'un couple est très uni, les portes de la bonne fortune ne peuvent lui résister» (p 115), «Quand, enfin, elle (note : l'épouse) fut de retour (note : d'Algérie), j'eus droit au récit inépuisable de son séjour. Ainsi, elle m'apprit que les gens ne disaient plus «sabah el kheir» le matin, mais «salam allaïkoum». Le mot «merci» était remplacé par «Allah essetrek». La plupart des hommes portaient la barbe et le kamis, et les femmes le hidjab» (p 151).
Le passé ressuscité. I/ Les chemins de traverse. Roman de Abdelkader Hammouche. Editions Barkat, Alger 2022, 283 pages, 500 dinars*
Une belle histoire d'amour et de vie nous est racontée par l'auteur qui n'en est pas, dans ce registre, à son premier essai.
L'histoire, en apparence toute banale, est celle d'un jeune (et nouveau) couple d'Algériens (Ferhat, un diplômé de l'université, et Hassina, une esthéticienne) durant les années 80-90 en butte aux difficultés de toutes sortes les empêchant de construire leur vie dans le calme et le bonheur, comme tout couple ouvert sur le monde, fortement amoureux et solidaire. Une vie à laquelle il ne demande rien de plus que du travail (pour l'époux, madame ayant accepté de renoncer à son emploi), un logement pour sécuriser leurs enfants et surtout une certaine stabilité et la paix.
Hélas, les choses ne se déroulent pas comme souhaité.
L'Auteur: Voir plus haut
Extrait: «Je quittais mon pays pour échapper à la menace des terroristes, mais je redoutais ce qui nous attendait en pays étranger. Retournerais-je un jour, avec ma famille, sur la terre natale, débarrassée une fois pour toutes du cauchemar intégriste ? (pp 282-283).
Avis - Un livre qui se lit facilement, d'un seul trait. Une écriture claire et directe, sans fioritures.
Citations : «L'amour est comme une belle rose : les épines font quelques fois oublier sa beauté» (p28), Il n'y a rien de pire pour étouffer l'amour que la routine» (p 130).
*(Fiche de lecture déjà publiée. Extraits pour rappel. Fiche de lecture complète in www.almanach-dz.com/société/ bibliothèque dalmanach
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Posté Le : 29/01/2024
Posté par : rachids