L?amour à sens unique
A l?heure où des fuites sont enregistrées sur le terrain, où un grand nombre d?Algériens cherchent à échapper à la fatalité consanguine en tentant d?acquérir des nationalités étrangères, une nouvelle loi explique qu?à l?inverse on peut être déchu de la nationalité algérienne. Cette réciprocité empreinte de logique - tu ne veux plus de moi, moi non plus - est à replacer sur le lit des amants conflictuels et dans le champ agité des rapports qu?entretient l?Algérien avec son Etat et sa nationalité, celle-ci vécue par certains comme un cadeau empoisonné délivré à la naissance. Si nombreux sont les Algériens qui se cherchent un grand-parent bulgare, un lointain arrière-oncle d?origine portugaise ou une vague ascendance bretonne, il faut savoir que l?Algérie peut aussi vous répudier comme une femme infidèle. « Pour un acte portant atteinte aux intérêts fondamentaux de l?Algérie », indique la loi, ou encore si la personne « est condamnée en Algérie ou à l?étranger à une peine de plus de cinq ans d?emprisonnement ». Que vont devenir alors tous ceux qui ont servi dans l?armée française et les harkis encore en poste ou simplement tous ces criminels qui ont accompli des forfaits notables ? Seront-ils déchus et renvoyés vers une autre dimension ? Non. Car la loi est claire : « Cette déchéance n?est encourue que si les faits reprochés se sont produits dans les dix années qui suivent l?acquisition de la nationalité. » Ce qui veut dire que la déchéance ne peut toucher que ceux qui ont acquis la nationalité algérienne et non pas ceux qui l?ont eue par héritage parental. A moins de commettre un crime ou un acte antinational à l?âge de 10 ans, on ne voit pas qui des Algériens nés algériens pourrait être touché par cette répudiation. L?Algérie est une amante très possessive. Quand on naît algérien, on le reste, à vie. Tu me détestes ? Moi je t?aime. N?habbek ya mard.
Posté Le : 08/03/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com