L'ami des pauvres

Il faisait partie des rares dirigeants politiques à ne pas se laisser indifférent et dont la disparition marquera, pendant longtemps, le peuple vénézuélien qui lui voue un véritable culte.
Chavez s'est mis, dès son accession à la magistrature suprême, du côté des pauvres. Une des premières décisions historiques a été de nationaliser la plus grande richesse du pays, à savoir les hydrocarbures, et de mettre en place ensuite une politique sociale sans précédent. Un partage relativement équitable de la rente pétrolière. Certains ont qualifié cette politique de populiste et prédisaient un marasme économique du fait de ses lubies, remontant à une époque révolue. L'arrivée du président Lula l'a réconforté et consolidé sa position, en tant que leader que personne, même ses pires ennemis, ne conteste.
Infatigable, donnant de sa personne, convaincu que le dialogue avec la base est primordial, il tenait à répondre personnellement aux questions des citoyens. Ses discours, qui duraient plusieurs heures, subjuguaient les foules. C'est dire que le président Chavez détonnait d'avec ses pairs de la région, Fidel Castro mis à part, et a réussi à créer un espace d'intérêt commun avec les pays voisins.
Avec l'Algérie, pays qu'il respecte et pour lequel il a une grande admiration, le président défunt a su nouer des relations denses malgré l'éloignement géographique et le soutien réciproque, dans les réunions internationales, a rarement fait défaut.
Il se raconte même que c'est Chavez qui aurait prévenu son homologue algérien que la loi sur les hydrocarbures qu'avait présentée Chakib Khelil à l'Assemblée nationale, en 2005, profiterait aux majors compagnies. Bouteflika aurait suivi son avis et a ordonné que le texte soit retiré, bien qu'il ait été validé par un Conseil des ministres.
Avec la disparition de ce rêveur révolutionnaire du siècle, c'est toute une époque qui s'en va, mais les grands perdants sont les Vénézuéliens qui viennent de perdre l'ami des pauvres, leur ami.
O A
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