L'Amérique et les autres

La coalition internationale serait-t-elle un géant américain aux alliés fragiles ' Tout semble indiquer que cette configuration qualifie un déséquilibre flagrant dans la conduite de la guerre contre l'EI. Balbutiante à ses débuts et ralliant au forceps l'allié britannique et la Turquie, elle souffre d'une répartition inégale des missions centrées pour la plupart des autres membres au front irakien et, dans le cas d'Ankara disposant du feu vert parlementaire, à la chasse gardée du Kurdistan syrien « sur le point de tomber » entre les mains de Daech. Tout repose, en définitive, sur la force de frappe américaine qui a mené, depuis le 8 août, quelque 1.782 raids les 2.000 recensés par les responsables de l'armée américaine. Soit, une contribution des autres membres réduite à la portion congrue des 10% (195 opérations). Mais, l'espoir demeure dans la perspective du nécessaire rééquilibrage du rapport de forces. Les alliés, tenant au secret les détails de leur participation, sont appelés à fournir plus d'effort. Les 5 pays arabes (Bahreïn, Jordanie, Qatar, Arabie saoudite, Emirats arabes unis) et occidentaux (France, Belgique, Royaume-Uni, Danemark, Pays-Bas, Australie), doivent passer à la vitesse de croisière du reste exigée par le rythme des opérations mobilisant 4.800 sorties aériennes, dont plus de 1.600 vols de ravitaillement en carburant, 700 vols de surveillance...En moins de deux mois (le 8 août en Irak et le 23 septembre en Syrie) dont 47 missiles Tomahawk tirés en Syrie, la coalition a largué plus de 1.000 bombes. Qualitativement, l'armée américaine a pour la première fois utilisé des hélicoptères de combat pour prêter main forte aux troupes irakiennes à la peine face aux combattants de l'EI. Le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom), le major Curtis Kellogg, a expliqué que l'entrée en scène de l'hélicoptère se justifie par le fait qu'elle « dispose de capacités que le gouvernement irakien réclamait », tout en soulignant que « ces capacités étaient disponibles, elles ont été mobilisées et elles correspondaient » aux cibles. Face à cette escalade, Paris, qui a jusqu'ici pratiqué seulement 2 frappes, veut accentuer et intensifier le combat engageant les « neuf avions Rafale sur zone » pouvant « faire deux patrouilles par jour », selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « Ce n'est plus un groupe terroriste, c'est quasiment une armée terroriste, il y a 20.000, 25.000, 30.000 combattants qui sont correctement armés », a-t-il décrit au Grand Jury sur LCI-RTL-Le Figaro. Des F-16 néerlandais ont également lancé leurs premières frappes.A Kobané (Aïn al Arab), la contagion kurde qui s'est propagé en territoire turc a incité Erdogan à revendiquer l'urgence d'une opération terrestre. Mais, qui descendra dans l'arène '