Algérie

L'Amérique centrale contaminée par les cartels mexicains



Les cartels de la drogue, «organisations extraordinairement puissantes», contrôlent parfois le pouvoir politique local, souvent corrompu, et «la situation est hors de contrôle», juge Michel Gandilhon, chercheur à  l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT). Depuis la chute des cartels colombiens de Medellin et Cali dans les années 1990, sept organisations mexicaines contrôlent l'exportation vers les Etats-Unis et l'Europe, les principaux marchés. Selon M. Gandilhon, «la situation est dramatique» au Mexique, où la narcoguerre a fait 50 000 morts, dont 8000 en 2011, et 10 000 disparus depuis 2006. «Des pans de l'armée et de la police basculent dans le camp des 'narcos'», s'alarme le chercheur. Et la cocaïne génère tellement d'argent qu'elle déstabilise profondément les pays producteurs et de transit. «L'avenir est plutôt sombre», pronostique M. Gandilhon, et «la gangrène se répand». Les trois principaux producteurs de cocaïne restent la Colombie, le Pérou et la Bolivie, mais la culture se répand dans les pays voisins, épargnés jusqu'à récemment : Equateur, Chili, Venezuela, Salvador, Guatemala. Une des conséquences de cette évolution, c'est la hausse «énorme» de la consommation de cocaïne en Europe, et «il n'y a aucune raison que ça s'arrête», prévient-il. D'autant que «les trafiquants ont cassé les prix» pour conquérir le marché européen, l'américain étant saturé – «60 à  70 euros le gramme aujourd'hui, contre environ 160 euros il y a 10 ans». En France, qui se situe dans la moyenne européenne, la part des 18-64 ans ayant expérimenté la cocaïne (usage régulier ou non) a été multipliée par presque
5 depuis 1992 (de 0,8% à  3,8% en 2010). «L'Espagne est la porte d'entrée principale de la cocaïne en Europe», mais cette drogue arrive aussi par «la Hollande et la Belgique, cachée dans des containers» qui sont pour les douanes «extraordinairement difficiles» à  repérer, ajoute-t-il.


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