La nature, à Herbillon , a multiplié ses dons et ses effets ;on les découvre lentement, puis l'on est subjugué par tant de séductions cachées, de charme presque indicible, dont les racines plongent autant dans la vie géologique de la terre, que dans les effluves d'âmes matérialisées de ceux qui la pétrirent.
L'amphore brisée sur le bord du chemin qui mène à la fontaine romaine mêle son grès grisâtre aux grisailles du champ ; mais un je ne sais quoi plane encore autour d'elle de celle qui la porta sur son épaule et de celui qui s'y désaltéra…
A chaque pas, sur les cotes rongées par les flots, l'on heurte quelque pierre taillée ; on reconnait l'emplacement d'une ferme isolée ou celui de plusieurs demeures. On creuse légèrement un talus, et des débris d'objets mobiliers se répandent : perles de verre, poterie fine ou grossière, gobelet entier, tesson de vase signé d'un nom que le corpus ne nous indique pas. Sous deux vastes « teguloe » accrochées en aétos, un squelette intact est étendu, alors qu'à la couche inférieure, il sera replié sur lui-même ;les siècles s'amoncellent, la succession des races, des civilisations s'accuse, une fois de plus ;nous somme en présence, non pas d'un défaut de l'histoire, ou l'autochtone cherche sa voie au bas de la spirale de l'évolution, mais bien à divers tournants de cette spirale, dont les origines semblent presque aussi inaccessibles que son devenir. Enfin, tout le long de la cote Est, les vaisseaux phéniciens ont accroché des noms retentissant à des grottes, tout au fond des criques ou s'englouti la mer, après avoir englouti les trésors de Jughurta.
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Posté Le : 26/08/2009
Posté par : brave
Ecrit par : Marcelle Weissen-Szumlanska