Algérie

L'ambition des bergers



L'ambition des bergers
Le troc annuel serait à hauteur de 40 têtes ovines pour chaque troupeau de 400 avec, de prime abord, la prise en charge du volet alimentaire.Alors que les statistiques font cas de 25 millions de têtes ovines réparties à travers le pays, la steppe, à elle seule, détiendrait plus de 80% du cheptel.Seulement, si on tient compte des cris d'alarme que lancent régulièrement les éleveurs, toute cette richesse risque le déclin comme ils le font savoir en chaque occasion. Pourquoi donc ce cri de désespoir au moment où l'Etat subventionne encore l'aliment de bétail alors que le kilo de viande échappe toujours aux petites bourses 'En guise de réponse, certains éleveurs voient en cette subvention un créneau de spéculation qui engendre une hausse du prix de la viande, résultant lui-même du même scénario. En effet, pour ces professionnels, la chaîne de commercialisation pose le problème crucial de la survie des gens du métier, accentué, par ailleurs, par le manque de main-d'?uvre, à savoir les bergers qui refuseraient de s'inscrire dans une démarche qui n'est pas rassurante pour leur avenir.À ce propos, il est fait état, aujourd'hui, de la pression exercée par ces mêmes bergers sur les éleveurs auxquels ils demandent une part de cette richesse. Pour des bergers, il n'est plus question d'accepter un emploi fictif si celui-ci ne génère pas des bénéfices sûrs, à plus forte raison si leurs enfants ne sont pas scolarisés, avant de rajouter que c'est ainsi que la négociation commence pour espérer devenir éleveur un jour. Comment donc le concrétiser ' Eh bien, il suffit d'accepter le troc annuel qui serait à hauteur de 40 têtes ovines pour chaque troupeau de 400 avec, de prime abord, la prise en charge du volet alimentaire, soit 6 quintaux de semoule, 100 kilos de sucre, du thé et du café. Ainsi, avant même de commencer son boulot, le berger devient un petit éleveur à l'ombre de son chef, en attendant de devenir aussi solide en l'espace de 3 à 4 ans seulement, avec en moyenne 160 à 200 têtes ovines acquises sans débourser un sou. D'ailleurs, il suffit de voir le nombre des nouveaux inscrits à la Chambre d'agriculture pour se rendre compte du nombre important d'éleveurs recensé chaque année. À titre d'exemple, les statistiques enregistrées en début de cette année à la Chambre d'agriculture d'El Bayadh font cas de l'inscription de plus de 200 nouveaux éleveurs alors qu'ils étaient tous bergers l'an dernier. Ainsi donc, l'espoir est très mince de voir un jour le métier d'éleveur se moderniser, d'autant plus que les bergers refusent de travailler pour les éleveurs sédentaires qui ont choisi l'engraissement de leur cheptel et qui proposent uniquement des salaires, à hauteur de 30 000 DA le mois, soit l'équivalent de 15 à 20 ovins par année.A. Moussa




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