L'ambiance électorale fait défaut

Mis à part quelques affiches collées anarchiquement à travers la capitale, rien ne donne l'impression que le pays s'apprête à vivre une étape décisiveDémarrée depuis deux semaines, la campagne fait timidement son petit bonhomme de chemin et n'a pas connu des envolées à la hauteur de l'événement.Voilà une campagne qui ne semble pas emballer grand monde. Au quinzième jour de son démarrage, l'ambiance reste morose. Mis à part quelques affiches collées anarchiquement à travers la capitale, rien ne donne l'impression que le pays s'apprête à vivre une étape décisive, en fait majeure, l'élection d'un chef de la magistrature suprême pour le pays, le 17 avril prochain. Certes, les médias en parlent sans cesse, sans pour autant retenir réellement l'attention ou éveiller la rue à un événement exceptionnel. Démarrée depuis deux semaines, la campagne fait timidement son petit bonhomme de chemin et n'a pas connu des envolées à la hauteur de l'événement.Le constat est encore plus frappant au niveau des QG de campagne des candidats en lice. Certains affichent un vide presque sidéral. Lors d'une petite virée à la direction de communication du candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, sise au quartier chic de Sidi Yahia à Hydra, la froideur ambiante plombe l'atmosphère et ce, malgré le beau temps. Mis à part les grands portraits du candidat affichés sur le devant de l'enceinte, c'est le calme plat. Sur place, c'est loin d'être le branle-bas de combat.Les militants et les sympathisants ne se bousculent pas au portillon.Les quelques personnes aperçues se comptaient sur les doigts d'une seule main. «Ce n'est plus comme en 2009 ou en 2004», avoue un agent croisé sur les lieux. Selon lui, c'est la même ambiance qui marque au quotidien la direction de communication.«Les gens n'affluent pas comme auparavant à la direction. A partir de 19 heures tout le monde rentre chez lui», a assuré notre interlocuteur. Même ambiance relevée au sein de la direction de campagne du même candidat, à Hydra. Sur place, l'accès n'est même pas autorisé. «Il n'y a personne ici, il faut aller à la direction de communication, tout se passe là-bas», nous interpelle un agent de la sécurité planté à la porte d'entrée. A contrario, au siège du parti majoritaire FLN, l'ambiance est moins morose.Des portraits géants du candidat sont perchés un peu partout au siège national. La direction FLN tente de faire mieux en animant des conférences sur le bilan des réalisations durant les 15 dernières années. L'expert Abdelmalek Serrai a animé, hier, une conférence sur le bilan du candidat Bouteflika.En dehors de cette activité, c'est le calme plat.«L'ambiance n'est pas comme celle des élections législatives et locales où le parti est tout le temps pris d'assaut par les militants», témoigne une militante activant dans l'administration. Au siège du RND à Ben Aknoun, c'est le vide total.L'immeuble qui grouillait d'habitude de monde est complètement déserté. A l'entrée, l'agent nous annonce la couleur. Nassim Sidi Saïd, membre du secrétariat national, était le seul responsable présent sur les lieux.«Tout le monde est sur le terrain», a-t-il affirmé en guise de justification. Au quartier général du candidat Ali Benflis, le climat n'est pas aussi glacial. Des portraits du candidat sont accrochés dans tous les coins du quartier général à Ben Aknoun. Des jeunes, des vieux étaient présents sur place pour s'occuper de la coordination des activités et des passages des représentants à la télévision. «Pour nous, la campagne se poursuit très bien, les meetings font le plein», a affirmé Nazim Zouioueche, un des responsables à la cellule de communication. Interrogé sur le manque des affiches du candidat Benflis au niveau d'Alger, ce responsable explique que le paquet sera mis durant cette semaine puisque le candidat va achever sa campagne par un meeting à Alger. «Cette dernière semaine est décisive, nous allons doubler la cadence pour assurer un bon score», a-t-il affirmé avec un air optimiste.