L'ambiance de la fête de l'Aïd s'installe

La cherté de lavie est durement et directement ressentie par les petites bourses, les plustouchées par ce véritable séisme économique.Au sortir d'unété en tout point torride, le citoyen se plaint de ces dépenses en cascade trèslourdes à supporter. Les vacancesd'été pour certaines familles, la rentrée scolaire, le mois de Ramadhan et sescaprices culinaires, les factures, toutes ces dépenses vont trouver«l'apothéose» avec la fête de l'Aïd et ses inévitables débours.A moins de dixjours de la fête, certains parents ont dû s'endetter une fois de plus pourpermettre à leur progéniture de passer la fête, vêtus de nouveaux vêtementsachetés de la vitrine ou de la balle. La course contre la montre a donccommencé. A Oued El-Had,sur les hauteurs de la ville, à Aïn S'mara, à Aïn Fakroun ou à El-Khroub, l'onfouille et l'on farfouille. De la chemise pour homme proposée à 200 dinars aucostume cédé à moins de 2.000 dinars, du jean au pantalon classique à 600dinars et à l'imper de 1.000 dinars, chacun, sans complexe, va tenter selon sabourse de dégotter la bonne affaire dans la friperie. S'il fut un tempsoù les clients se faisaient discrets pour fouiller, aujourd'hui, cette pratiqueest entrée dans les moeurs, et même des familles appartenant à la « classemoyenne » choisissent la friperie. La course aux achats s'explique, seloncertains, par l'éventail du choix qui se réduit au fur et à mesure que la fêteapproche: autrement dit, les premiers sur les lieux sont les mieux servis. Aussi, toutes lesboutiques spécialisées dans l'article pour enfant ou pour bébé sont prisesd'assaut avant et après la rupture du jeûne. On se bouscule au portillon etsouvent il faudra faire la chaîne et attendre patiemment son tour dans deséchoppes surpeuplées, sous les pleurs et les piaillements d'une marmaillebruyante et impatiente d'être servie..Pour les parents,en plus des contraintes de la chaleur et de la chaîne, il va falloir plongerprofondément la main dans les poches pour assouvir les besoins et envies desenfants. Et là, on doit choisir entre les produits locaux qui, disent lesspécialistes, restent à parfaire pour ce qui est de la finition, et ceux madein. Pour les commerçants, il y a un large éventail en matière de qualité et deprix d'une marchandise qu'il faut ramener d'El-Eulma, Sétif, Aïn M'lila, Algerou Oran, qu'elle soit locale ou étrangère. Pour ces dernières, ce sont certainspays réputés dans le domaine de la confection qui seront plus ciblés que d'autres.Ici, l'on parle de Syrie, de Chine, de Thaïlande, de France et d'Italie.  Ce dernier pays se taille une granderéputation dans le domaine de la chaussure. A titre d'exemple, la petite«godasse mixte» pour enfant de trois ans vous coûtera 2.000 dinars au moins,plus de 4.000 dinars pour des escarpins au style fouillé qui tiendront au moinstrois ans. La solidité vient donc se joindre à l'esthétique tant sur le plan dela chaussure que de celui de l'habillement. Pour un produit local, vous pouvez acquérirune robe à partir de 600 dinars, alors qu'une robe made in ne sera pas cédée àmoins de 1.450 dinars, pour grimper jusqu'à 3.500 dinars. Des ensemblesimportés pour enfants de trois à cinq ans vont commencer à 2.000 dinars pourgrimper à plus de 3.500 dinars. Pour de petites robes pour filles, les prixvont commencer à 700 dinars, pour atteindre les 1.800 dinars pour des produitsque certaines mères de famille jugent médiocres pour des coûts élevés. Desjeans vous seront proposés pour 700 à 1.200 dinars, alors que les prix les plusélevés vont concerner les petits costumes pour les 4/6 ans. A deux milledinars, l'on vous propose un produit de qualité inférieure, alors que lescostumes les plus raffinés et les plus robustes - toujours made in - vont allègrementdépasser la barre des 5.000 dinars.