L’ambassadeur syrien au forum d’El Youm

«La Syrie est la prochaine cible des Israéliens»L’ambassadeur syrien en Algérie, Aïssa Derwiche, a été clair au sujet d’une éventuelle attaque israélienne contre son pays: «La Syrie ripostera militairement à toute attaque de l’armée israélienne», a-t-il annoncé, hier, lors du forum hebdomadaire qu’organise le quotidien arabophone El Youm. L’ambassadeur syrien n’a pas exclu l’éventualité d’une attaque contre son pays. «La Syrie sera probablement le deuxième pays qui sera agressé», révélera-t-il. Ensuite, il s’est longuement attardé sur le conflit israélo-libanais lors de cette rencontre avec la presse nationale. D’emblée, il n’hésitera pas à disqualifier et à critiquer sévèrement les régimes arabes qui, dit-il, «n’ont pas répondu à l’attente du peuple libanais. Ce sont des régimes faibles», finira-t-il par lâcher. Selon lui, la position actuelle des pays arabes, à leur tête l’Egypte et l’Arabie Saoudite, «s’aligne sur celle des Etats-Unis». Il ira encore plus loin dans sa plaidoirie en affirmant que la position du pape Benoît XIII ainsi que celles de certains pays européens «est plus tranchée que celle des pays arabes». Il indiquera, par contre, que les peuples arabes «sont plus solidaires du peuple libanais» que les régimes actuels. Au sujet d’un éventuel sommet arabe, l’ambassadeur syrien, qui ne croit pas du tout à une telle initiative, balance d’un geste de la main «toute initiative qui déboucherait sur un consensus arabe». Même le sommet européen de Rome de mercredi prochain n’aura pas un impact positif sur le dénouement de la crise. Parmi les pays arabes, seule l’Algérie a trouvé grâce à ses yeux. Selon l’ambassadeur, «la position actuelle de l’Algérie est exempte de tout reproche». En effet, selon les propos du ministre algérien, Mohamed Bedjaoui, «la rencontre du Caire a été un véritable échec. Si j’avais su que cela déboucherait sur cette situation, je n’aurais pas fait le déplacement», aurait ajouté le diplomate algérien aux responsables de journaux algériens. Invité à donner sa lecture du conflit israélo-libanais, l’ambassadeur livre le fond de sa pensée en la comparant à «une opération d’extermination de toute résistance dans la région». Les Etats-Unis, Bush en premier, veulent redorer leur blason et récupérer ainsi leur niveau de popularité auprès d’une opinion américaine de plus en plus critique envers lui après l’invasion de l’Irak. Le Hezbollah libanais peut-il, sous le coup d’une influence syro-iranienne, renoncer à la guerre et livrer les deux prisonniers israéliens? «Non!» répond-il, pour la simple raison que «ni l’Iran ni la Syrie n’ont de pouvoir sur le Hezbollah» tout en poursuivant que «ceux qui disent que la Syrie est derrière ce conflit ont tort de penser de cette manière car la Syrie n’a pas intérêt à entrer dans un conflit militaire». Enfin, il ne laissera pas passer cette occasion pour encourager la résistance libanaise qui, dit-il, ne concerne pas uniquement le Hezbollah puisqu’il englobe, selon lui, les Druzes, les Maronites et les sunnites.