Algérie

L'AMBASSADEUR DE FRANCE À PROPOS DES CRIMES DU COLONIALISME Reconnaissance oui, repentance non


L'AMBASSADEUR DE FRANCE À PROPOS DES CRIMES DU COLONIALISME                                    Reconnaissance oui, repentance non
La visite de M. Driencourt à Serkadji n'est pas ordinaire. Car l'établissement n'est pas un lieu ordinaire, mais 'un lieu chargé d'histoire'.
L'ambassadeur de France à Alger a réitéré la position de son pays sur la question de la repentance. Pour M. Xavier Driencourt, qui a effectué une visite à la prison de Serkadji, ex-Barberousse, hier, à l'occasion de la journée internationale pour l'abolition de la peine de mort, la France se limitera, comme il l'a rappelé avec instance, à la reconnaissance des faits. 'Oui, nous reconnaissons les faits, je reconnais les faits', dit-il en parlant du fait colonial, dans cet établissement qui a vu exécuter 52 personnes dont seules dix par balle alors que le reste a été guillotiné. Il rejoint, comme il l'a souligné, la position de son chef hiérarchique dont il est un collaborateur, Alain Juppé, qui a clairement exclu la demande algérienne : 'nous ne sommes pas près d'aller à la repentance.'
Il s'attardera, en revanche, sur la peine de mort dont la première demande d'abolition en France remonte à l'époque de la monarchie. Elle sera introduite une seconde fois mais avec une disposition 'quand la paix régnera en Europe' qui empêchera son application. Il faudra attendre 1981, la France sous la présidence de François Mitterrand, pour que la loi soit votée. Ce même Mitterrand qui, à l'époque coloniale, alors ministre de la justice, a refusé de gracier des détenus politiques algériens condamnés à mort. De 1956 à 1957, alors qu'il était ministre de la Justice, 45 de ces condamnés ont été exécutés. 'Des algériens et des français', a précisé l'ambassadeur en citant Yveton. Le diplomate a trouvé la réponse, l'excuse et l'explication à cela. Le contexte politique et l'opinion. Des raisons politiques mais surtout, selon lui, sociétales.
La même raison qui pourrait être derrière, a-t-il supposé, la non-abolition de la peine de mort en Algérie. Il a reconnu, cependant, que les exécutions ont cessé depuis 1992. 'Il existe une sorte de moratoire', a-t-il expliqué, rappelant que l'Algérie adhère à plusieurs traités et conventions internationaux sur cette question. Une avancée, selon lui, vers l'abolition définitive de la peine de mort.
La visite de M. Driencourt à Serkadji n'est pas ordinaire. Car l'établissement n'est pas un lieu ordinaire, a déclaré le directeur de la prison à l'arrivée de l'ambassadeur. 'C'est un lieu chargé d'histoire. La symbolique du sacrifice suprême d'algériens pour la dignité', a-t-il ajouté, précisant qu'en attendant la construction d'un autre établissement, Serkadji sera transformé en musée. Dans le livre d'or de la prison, le diplomate fera appel à deux monuments de la littérature française, Victor Hugo et Albert Camus auxquels il empruntera deux citations sur la peine de mort. Une photo devant la stèle érigée à la mémoire des exécutés. Moment de brève émotion. Sans plus.
L'ambassadeur a préféré focaliser sur cette Journée internationale que de s'étaler sur les relations passionnées entre Alger et Paris, surtout à l'approche du 50e anniversaire de l'indépendance où des gestes 'inamicaux', notamment en France avec les célébrations et les lois rendant hommage surtout aux harkis, sont perçus à Alger comme une provocation. De son côté, il a multiplié les petits gestes sans pour autant dépasser les limites de la simple reconnaissance des faits (des crimes) de la colonisation.
Aussi s'est-il contenté de ce rappel de la position du gouvernement et de sa décision de ne pas aller au-delà de la reconnaissance.
Djilali B.
elbahri 13-10-2011 14:27
chab 13-10-2011 11:31
chab 13-10-2011 11:31
bil 13-10-2011 08:27
azerf.dizerfan 13-10-2011 00:52
FENAIA 13-10-2011 00:51
Smail 13-10-2011 00:48
tipo 13-10-2011 00:00
alternatif 12-10-2011 23:50
alternatif 12-10-2011 23:38
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)