Algérie

L'ambassade israélienne envahie par des manifestants



L'ambassade israélienne envahie par des manifestants
Les manifestants ont envahi la mission diplomatique et jeté des documents «confidentiels» depuis un des bureaux de l’ambassade, situé en haut d’un immeuble d’une vingtaine d’étages, a indiqué l’agence officielle égyptienne Mena. Des tirs nourris ont été entendus dans le quartier et plusieurs véhicules de police ont brûlé ou ont été endommagés, a constaté un journaliste de l’AFP. Plusieurs centaines de militaires et des dizaines de blindés étaient massés, hier, près de l’ambassade, dans le quartier de Guiza, sur la rive ouest du Nil, et l’éclairage urbain a été éteint. L’ambassadeur israélien en Egypte, Yitzhak Levanon, a quitté tôt, hier, Le Caire par avion avec son escorte, a-t-on appris de sources aéroportuaires égyptiennes. L’ambassadeur et sa famille étaient arrivés plus tôt à l’aéroport pour prendre «un avion pour revenir en Israël», selon une autre source aéroportuaire. Le président américain Barack Obama a exprimé sa «grande inquiétude» au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et a sommé les autorités égyptiennes de protéger la représentation, a annoncé la Maison-Blanche. «Le président a exprimé sa grande inquiétude au sujet de la situation à l’ambassade, et de la sécurité des Israéliens qui y travaillent», a déclaré la présidence américaine. M. Obama a aussi «passé en revue les mesures que les Etats-Unis prennent à tous les niveaux pour aider à trouver une solution à cette situation sans violences supplémentaires, et pour appeler le gouvernement égyptien à honorer ses obligations internationales de protéger la sécurité de l’ambassade israélienne». De son côté, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a téléphoné dans la nuit au secrétaire américain à la Défense, Leon Penetta, et lui a demandé une aide protéger l’ambassade israélienne, a indiqué, dans un communiqué, le bureau de M. Barak. La Mena cite des témoins, selon lesquels les manifestants auraient envahi une salle dédiée aux archives diplomatiques, un étage en dessous des locaux de la chancellerie. Dans l’après-midi des manifestants, armés de marteaux, de barres de fer et de cordes avaient fait tomber un mur de protection érigé ces derniers jours par les autorités égyptiennes devant l’immeuble abritant la mission, déjà visée par plusieurs manifestations. Un manifestant égyptien a réussi ensuite à retirer le drapeau israélien flottant sur l’ambassade, pour la deuxième fois en moins d’un mois. Les relations entre l’Egypte et Israël traversent une phase délicate, après la mort de cinq policiers égyptiens tués alors que les forces israéliennes poursuivaient des auteurs présumés d’attaques dans le secteur d’Eilat, dans le sud d’Israël, près de la frontière avec l’Egypte, le 18 août. L’Egypte est le premier pays arabe à avoir conclu un accord de paix avec l’Etat hébreu, en 1979. La manifestation devant l’ambassade a fait suite à un rassemblement de plusieurs milliers de personnes dans la journée sur la grande place Tahrir, dans un autre quartier du Caire, pour réclamer davantage de réformes et de démocratie, sept mois après la chute du président Hosni Moubarak et la prise du pouvoir par l’armée. Le Premier ministre Essam Charaf a convoqué une réunion de crise de son cabinet hier, a indiqué la télévision d’Etat. Le ministère de l’Intérieur quant à lui s’est déclaré en situation d’urgence et a suspendu tous les congés dans la police. Le Caire promet de protéger les ambassades L’Egypte a promis  un «engagement total» pour protéger les missions diplomatiques et annoncé un recours à tout l’arsenal de la loi sur l’état d’urgence pour assurer la sécurité.»L’Egypte affirme son engagement total à respecter les conventions internationales, y compris la protection de toutes les missions» diplomatiques, a déclaré le ministre de l’Information Oussama Heikal dans un message lu à la télévision. Il a déploré tout acte qui «porte atteinte à l’image internationale de l’Egypte», après des condamnations venues de capitales étrangères, inquiètes pour l’avenir des relations entre Israël et l’Egypte, liés par un accord de paix depuis 1979, le premier entre Tel- Aviv et un pays arabe. A Jérusalem, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu’un «désastre» a été évité, alors que le numéro deux de l’ambassade d’Israël va rester au Caire après le départ précipité de l’ambassadeur Yitzhak Levanon, rentré en Israël.Ce dernier regagnera son poste dès que les «conditions pour la sécurité de l’ambassade seront assurées», a déclaré samedi un porte-parole gouvernemental israélien. Oussama Heikal s’exprimait à l’issue d’une réunion entre les dirigeants de l’armée, à la tête du pays depuis la chute du président Hosni Moubarak en février dernier, et la cellule de crise du gouvernement du Premier ministre Essam Charaf.Un tour de vis sécuritaire a été annoncé pour assurer l’ordre, avec notamment le recours à «toutes les dispositions» de la loi sur l’état d’urgence en vigueur depuis trente ans. Cette loi controversée prévoit des mesures policières et judiciaires hors du droit commun, avec notamment le recours à des tribunaux d’exception, et des restrictions à la liberté de rassemblement. Décriée par les associations de défense des droits de l’Homme, son abolition figure parmi les revendications des militants pro-démocratie égyptiens. Oussama Heikal a estimé que les «circonstances exceptionnelles exigent des mesures juridiques décisives». Des forces de l’armée et de la police sont restées déployées en masse hier devant l’ambassade, au lendemain de cette attaque. Le bâtiment abritant la mission, qui cristallise pour une partie de la population égyptienne le ressentiment contre Israël, a été envahi par des manifestants qui ont jeté des documents dans la rue et retiré le drapeau israélien. Les manifestants, armés de marteaux, de barres de fer et de cordes avaient au préalable fait tomber un mur de protection érigé ces derniers jours par les autorités devant la mission située en haut d’un immeuble d’une vingtaine d’étages.Trois personnes ont été tuées et plus de 1 000 blessées, dont 300 policiers, selon des sources hospitalières et de sécurité. L’un des blessés a succombé à une crise cardiaque. Dix-neuf personnes ont été arrêtées, et déférées devant la justice militaire. Les relations entre les deux pays traversaient déjà une crise très sérieuse après la mort de cinq policiers égyptiens tués le 18 août par l’armée israélienne qui poursuivait des auteurs présumés d’attaques dans le secteur d’Eilat, près de la frontière avec l’Egypte. Durant la révolte populaire en Egypte, l’Etat hébreu a dit craindre l’émergence d’un pouvoir islamiste qui menacerait le traité de paix avec Le Caire, dénoncé par une tranche importante de la société égyptienne. Mais l’armée au pouvoir au Caire a assuré qu’elle respecterait les accords. De son côté,Le président américain Barack Obama a exprimé sa «grande inquiétude» et sommé le pouvoir égyptien de protéger l’ambassade. Le Premier ministre britannique David Cameron a demandé aux deux pays «de travailler ensemble pour résoudre les tensions actuelles et renforcer la stabilité régionale». Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a souhaité que les relations entre l’Egypte et Israël «s’apaisent». Son homologue italien Franco Frattini a appelé les jeunes Egyptiens qui ont fait le «printemps arabe» à ne pas céder à «la violence et la terreur».


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