La représentation diplomatique de l'Algérie en Libye a été, hier, la cible d'une attaque terroriste qui a fait deux blessés parmi les policiers assurant sa sécurité et deux autres civils. Les assaillants ont utilisé un engin explosif qu'ils ont jeté devant le portail de l'ambassade, à partir de leur véhicule avant de prendre la fuite, selon des sources sécuritaire libyennes, citées par l'agence d'information locale Libyens.info. D'autres sources affirment, quant à elles, que les assaillants ont utilisé une voiture piégée pour commettre leur attaque. La sécurité a été rapidement renforcée aux alentours du siège de l'ambassade suite à cette attaque, qui a été revendiquée sur le réseau social Twitter par un groupe se réclamant de la branche locale de l'Etat islamique. Aussitôt l'information confirmée, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a condamné cette attaque qu'il a qualifiée de «crime au regard du droit international», a rapporté l'APS. «Nous savons que tout attentat ciblant un poste diplomatique est un crime au regard du droit international et nous condamnons énergiquement tout acte attentatoire à l'ambassade d'Algérie ou aux autres postes diplomatiques algériens en Libye et ailleurs», a affirmé le chef de la diplomatie algérienne, en marge d'une rencontre avec la coordination des parties au dialogue pour le règlement de la crise malienne, au siège de son ministère. L'Algérie, qui prône le dialogue politique entre les parties libyennes, est l'un des premiers pays à avoir évacué de la Libye son personnel diplomatique en juillet dernier, en raison de l'aggravation des violences armées opposant les milices islamistes aux milices laïques et pro-gouvernementales. Pour rappel, des ambassades de pays arabes ont depuis l'été dernier fait l'objet de plusieurs attaques, avec notamment l'explosion de deux voitures piégées devant les ambassades d'Egypte et des Emirats arabes unis en novembre. Le siège de l'organisme libyen en charge de la sécurité des missions diplomatiques a été visé par un attentat similaire fin décembre. Tout en condamnant cette attaque, le ministre des Affaires étrangères a réitéré le soutien de l'Algérie et a réaffirmé l'engagement de notre pays en faveur du dialogue inter-libyen qui vient de s'ouvrir à Genève (Suisse), à l'initiative de l'Organisation des Nations unies (ONU). M. Lamamra a déclaré à ce propos : «Nous sommes engagés dans un processus de facilitation pour amener les frères (libyens) à adopter la voie du dialogue et de la réconciliation dans la perspective d'une solution globale et unificatrice», a rapporté l'APS.«Nous souhaitons que l'adhésion à cette dynamique se généralise et que les hostilités cessent afin qu'il soit possible de former un gouvernement», a-t-il ajouté précisant que l'Algérie poursuivra ses efforts pour faciliter le déroulement de ce dialogue. «C'est non seulement un devoir envers le peuple libyen frère, mais aussi une obligation dans le cadre des exigences de paix et de stabilité dans notre région», a ajouté M. Lamamra. Après plusieurs mois de tractations, mais aussi de tueries qui se poursuivent à travers toute la Libye, les parties libyennes ont fini par accepter de s'asseoir à la table des négociations. Mais la bataille n'est pas gagnée même si Fajr Libya (Aube de la Libye) a proclamé un cessez-le-feu dès vendredi, en signe de bonne volonté de trouver une solution négociée à la crise libyenne qui dure depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi fin 2011. Cette milice islamiste, originaire de Misrata (est de Tripoli), contrôle la capitale depuis fin août, après plusieurs mois de combats à l'arme lourde contre la milice laïque Zenten (sud-ouest de Tripoli). Fajr Libya a rejeté dès le début tout processus de négociations associant le gouvernement de transition du Premier ministre Abdallah al-Theni et le Parlement élu en juin dernier, sous prétexte qu'ils ne sont pas des entités légitimes. Pourtant, le gouvernement d'Al-Theni et le Parlement élu le 24 juin, dont les sièges ont été délocalisés de Tripoli à Tobrouk (est de Benghazi), ont été reconnus par la communauté internationale. Cela n'a pas empêché Fajr Libya de créer un gouvernement parallèle après avoir réactivé le Congrès général national, qui avait été chargé de préparer la transition après l'effondrement du régime de Tripoli. Avec l'entame des pourparlers de Genève, sous la direction de la Misnul (la force des Nations unies pour la Libye), les Libyens ont retrouvé un certain espoir pour sortir le pays de cette crise qui a déstabilisé toute la région de l'Afrique du Nord et les pays voisins de la région sahélo-saharienne. Vendredi, les négociateurs se sont mis d'accord sur un programme de discussion, à l'issue duquel il est prévu, dans un premier temps, de «parvenir à un accord pour former un gouvernement d'unité consensuel».L. M./Agences.
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Posté Le : 18/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyès Menacer
Source : www.latribune-online.com