Algérie

L'alternative Algérienne



Considéré, à juste titre, comme étant la source principale du développement durable, puisque moins polluant et à plus forte énergie combustible que les autres énergies fossiles, le gaz naturel est au centre de toutes les convoitises et des enjeux. C'est, d'ailleurs, dans une tension assez particulière, que le 1er Sommet en 2022, du Forum des pays exportateurs de gaz, se tiendra au Qatar. Le conflit russo-ukrainien ayant fait flamber le marché des approvisionnements en gaz et du pétrole aussi, les pays exportateurs se retrouvent donc au centre de tensions récurrentes, quant aux capacités d'alimentation des pays européens. Dans ce décor ambiant, l'Algérie et le Qatar sont souvent placés au-devant de la scène et présentés comme alternative à une probable défection de la Russie, qui reste incontestablement, le plus grand fournisseur en gaz de l'Europe. Pour nombre d'observateurs aguerris de la scène mondiale des exportations gazières, il serait illusoire de croire que les approvisionnements russes peuvent être remplacés, ou satisfaits par quelques pays.Ainsi,le Qatar, l'un des plus grands pays producteurs de gaz, brandi par son allié les Etats-Unis d'Amérique, comme pouvant potentiellement supplanter la Russie en cas d'empêchement majeur de celle-ci, semble dans l'incapacité de le faire. Ayant l'obligation d'honorer ses engagements de livraison de gaz en Asie, le Qatar a déjà signifié qu'il est quasiment impossible de combler les besoins de l'Europe. Dans cette sombre perspective de géopolitique et de géostratégie engagée par l'Occident dans le conflit ukrainien, certaines puissances laissent suggérer que l'Algérie est l'alternative aux approvisionnements russes. Or, l'Algérie dont les approvisionnements de l'Europe en gaz, représentent 8% des importations globales de l'Union européenne, ne peut raisonnablement pas répondre, du moins pas de sitôt, aux besoins exprimés de ces pays. D'abord, pour des raisons factuelles liées aux contrats en cours, mais aussi pour des aspects inhérents aux capacités techniques du pays, en matière de production gazière. Au-delà de ces considérations géostratégiques, l'Algérie demeure liée à la Russie par un contrat moral, basé sur des relations bilatérales historiquement notables. En fait, l'Algérie s'inscrit dans une perspective commerciale liée à un accroissement des besoins de ses clients traditionnels, basés en Europe.. Cela est d'autant plus confortable pour l'Algérie, que les approvisionnements sont assurés par des gazoducs sous-marins, qui laissent supposer un accroissement des volumes actuels vers l'Europe. Face au spectre du scénario fataliste russe, les Européens et les Américains accentuent la pression sur les pays producteurs de gaz, dont le Qatar et l'Algérie, en vue d'augmenter leurs volumes de production actuels. Certains spécialistes européens, qui suivent de très près l'évolution des marchés et les faits et gestes des pays producteurs du Fpeg, n'hésitent à spéculer sur certaines actions et investissements de ces derniers. C'est le cas pour l'annonce faite par Sonatrach, quant à s'associer au géant russe Gazprom pour relancer ses activités en Lybie, particuliérement le forage et le développement de nouveaux gisements. Une démarche perçue comme étant un signal fort, quant à la volonté de l'Algérie de revoir à la hausse ses capacités de productions, en matière de gaz, a priori. Il y a lieu de préciser que les exportations gazières et pétrolières constituent un peu plus de 98% du volume global des exportations. Les redevances énergétiques représentent, quant à elles, quelque 60% des recettes budgétaires publiques. Avec cette embellie due à la montée des hostilités entre l'Occident et la Russie, qui, faut-il le souligner, représente une manne inespérée pour les pays en voie de développement dont l'Algérie, des investissements courageux et approfondis pourraient être la solution aux problèmes économiques pendants. Il convient de rappeler que le conflit ukrainien a fait flamber les marchés d'approvisionnement en gaz, dont les cours avoisinent les 100 dollars/baril.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)