La Constitution, la nouvelle loi fondamentale du pays, devrait consolider la démocratie en Algérie. Elle devrait dans la même foulée garantir au moins trois grands objectifs: l'indépendance de la justice, l'alternance au pouvoir et institutionnaliser les dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le message du président Bouteflika à l'occasion du 61ème anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale est clair. Autant il laisse entrevoir que le texte final est prêt, autant il balise le chemin aux analyses sur sa philosophie de doter l'Algérie d'une loi fondamentale qui consacre dans les faits la réconciliation nationale, la Charte pour la paix et la rénovation des instruments de fonctionnement de la République.Ce faisant, il n'oublie pas d'attribuer à l'opposition un rôle majeur, celui de faire ‘'travailler'' la démocratie et de lui donner un sens concret lors des élections en ayant (enfin) le droit reconnu par le nouveau texte de la loi fondamentale de ‘'saisine du Conseil constitutionnel''. Le moment de l'annonce des nouveautés contenues dans la copie finale de la loi fondamentale, qui serait bientôt soumise aux Algériens selon certaines indiscrétions, n'est pas fortuit et obéit à ce protocole classique du pouvoir en Algérie de réserver les annonces des grands événements lors de commémorations historiques liées à la Révolution nationale.Cette mouture finale, qui devrait être soumise pour adoption soit au parlement ou par référendum, doit contribuer à la fois à une ‘'réconciliation'' entre l'opposition et le pouvoir en ce que les partis de l'opposition auront à jouer le rôle de moteur de la démocratie, et aux partis au pouvoir de respecter le verdict des urnes. Cette révision constitutionnelle que va soumettre la présidence d'abord aux partis politiques devrait ainsi permettre ‘'une démocratie apaisée'' et conclure des retrouvailles entre ‘'le peuple, le seul arbitre souverain de l'alternance au pouvoir'' et les acteurs politiques. Une vision assez étriquée, virtuelle et en mode 2.0 par rapport à la réalité politique actuelle, marquée par une extrême défiance des partis au pouvoir, FLN et RND en première ligne, contre les partis de l'opposition, et en particulier ‘'Talaiou El Houryet'', le parti de Ali Benflis.IL EST EVIDENT QUE LES OBJECTIFS DES DEUX PARTIES SONT POUR LE MOMENT DIAMETRALEMENT OPPOSES, LE FOSSE QUI LES SEPARE ETANT TROP PROFOND. EST-CE LA RAISON DE CETTE TENTATIVE DU PRESIDENT DE RECADRER LE DEBAT SUR L'ALTERNANCE AU POUVOIR EN LEVANT LE VOILE SUR CERTAINES ‘'NOUVEAUTES'' DE LA FUTURE LOI FONDAMENTALE ' LA REPONSE EST DANS CETTE PHRASE DE KAMEL REZAG BARA, CONSEILLER A LA PRESIDENCE: ‘'JE CROIS QUE DANS LE PROJET DE REVISION DE LA CONSTITUTION, IL Y A DEUX ELEMENTS: CONSTITUTIONNALISER LES PRINCIPES DE L'ALTERNANCE ET CONSTITUTIONNALISER LA PAIX ET LA RECONCILIATION COMME ETANT L'UN DES FONDEMENTS A PARTIR DUQUEL LE PAYS POURRA PREVENIR ET DEPASSER LES RISQUES EVENTUELS DE CONFRONTATION». LES MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SECURITE DU PAYS SERAIENT LE FIL CONDUCTEUR DE CETTE REVISION DE LA CONSTITUTION.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 02/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com