L'allongement de la journée pédagogique jusqu'à 17 heures 30 est incontournable

- Cette année, l'université fait face à un afflux d'étudiants hors du commun. Comment comptez-vous gérer la situation 'Nous avons déjà eu affaire à ce genre de situation par le passé et pu y faire face. Certes la pression est réelle, mais nous avons proposé des solutions adéquates avec l'utilisation rationnelle des structures existantes et un aménagement des horaires. Cette année nous avons plus de 1100 nouveaux étudiants et je peux vous dire que ce chiffre ne dépasse pas de beaucoup celui enregistré en 2008. L'allongement de la journée pédagogique jusqu'à 17 heures 30 est incontournable. Nous sommes en train de réfléchir pour aller jusqu'à 19 heures avec la possibilité de travailler le samedi.- Quelles sont les facultés qui enregistrent le plus grand nombre d'étudiants et quelles sont les solutions concrètes qui ont été envisagées pour atténuer la pression 'Nous avons une plus forte pression sur les spécialités médicales, avec plus de 1600 nouveaux inscrits sur les 5000 enregistrés par Oran I dont 950 pour la seule spécialité médecine contre 400 pour la pharmacie et 200 pour la chirurgie dentaire. Parmi les solutions envisagées, il y a la visioconférence que nous avons déjà testée par le passé. Le professeur sera dans une section et les autres pourront suivre le cours en direct.Une rotation est prévue pour que chaque section puisse disposer de manière régulière de son professeur. Reste posé le problème des stages qui va perdurer tout le long du cursus et à ce sujet une réflexion est déjà entamée avec le ministère de l'Enseignement supérieur afin d'étudier les possibilités de mettre à contribution les autres établissements hospitaliers, comme celui de Aïn El Turck ou l'hôpital pédiatrique de Canastel. Il suffira d'établir des cahiers des charges pour les rendre conformes aux exigences pédagogiques. A plus long terme, pourquoi pas les structures privées, car quelques-unes sont de bonne facture.- L'encadrement et les moyens matériels sont-ils suffisants 'Pour ce qui est de l'encadrement, les recrutements se font régulièrement. Actuellement nous disposons de 1150 enseignants, dont 270 professeurs de haut grade. Mais il faut dire que de par son historique, l'université d'Oran est particulièrement attractive, car les meilleurs enseignants veulent exercer à Oran. Quant aux équipements, ils sont acquis régulièrement et, malgré l'austérité, je peux dire que de ce côté-là nous sommes chanceux.L'austérité nous force seulement à une gestion rationnelle de nos moyens et pour cela nous misons par exemple sur le dynamisme de notre jeunesse pour l'acquisition des nouvelles technologies de communication (téléphonie par internet, Viber, etc.) qui reviennent beaucoup moins cher que les méthodes classiques. La recherche scientifique n'est pas en reste puisque de 34 laboratoires créés en 2000 nous sommes passés à 12000 actuellement. La nouveauté réside dans le fait que nous nous sommes dotés d'un programme d'action dans le but d'aboutir à une plus grande ouverture vers le monde de l'entreprise et des institutions.- Quel est votre avis sur le classement de l'université algérienne jugé catastrophique 'Il faut relativiser le classement, car d'abord nous ne sommes pas les derniers. Ensuite l'université algérienne en général pèche par manque de communication, ce qui fait qu'elle n'a pas de visibilité à l'étranger. Les atouts ne sont pas mis sur les réseaux internationaux. D'un autre côté, nous accueillons 500 étudiants du continent africain et des étudiants européens optent pour l'université algérienne dans le cadre de bourses d'étude, selon les conventions (Erasmus Mondus par exemple). Ceci n'est pas rien.