Algérie

L'alliance des islamistes différemment appréciée


Plus que jamais convaincus de la victoire des partis islamistes aux législatives, trois partis islamistes, à savoir le MSP, Nahda et El Islah, ont décidé de se regrouper pour former une alliance et présenter des listes communes lors des élections législatives du 10 mai prochain. Bouguerra Soltani, le président du MSP, qui a annoncé, mardi dernier, que la plateforme de l'alliance sera rendue au cours de cette semaine, n'a pas manqué d'inviter d'autres formations de cette mouvance à se joindre à l'alliance électorale «pour donner plus de chances au printemps arabe de se concrétiser aussi en Algérie». Il a même émis le v?u d'aller vers plus qu'une alliance, «une fusion pour la création d'une seule force islamiste». Pour Bouguerra Soltani, le temps des petits partis est révolu et, avec la nouvelle phase que s'apprête à entamer l'Algérie, l'heure est aux familles politiques : «Nous sommes pour rassembler les forces des islamistes dans une alliance, de même que ceux des démocrates ou encore ceux des nationalistes. Nous devons aujourd'hui abandonner l'idée de parti politique pour aller vers la constitution des familles politiques.» Cette idée n'est pas partagée par les autres acteurs politiques en Algérie. Le Front pour la justice et le développement (FJD) d'Abdellah Djaballah, a décidé de se présenter seul au prochain scrutin et avec ses propres listes. Abdellah Djaballah a d'ailleurs expliqué «toutes mes tentatives depuis le début de mon parcours politique en 1976 pour rassembler les islamistes se sont soldées par un échec. Cela m'a fait perdre tout espoir». M. Djaballah, tout en décidant d'aller au combat avec ses propres listes, a néanmoins accepté de coordonner avec les autres partis de la mouvance islamiste la surveillance des urnes. Abdelmadjid Menasra, le président du Front du changement (FC), a défendu l'alliance des islamistes tout en laissant entendre que cette option n'était pas prête à se réaliser actuellement. L'ex-compagnon de route de Bouguerra Soltani, a estimé que «l'alliance doit se faire autour des programmes, mais non imposées par le haut ou autour des sièges à pourvoir». Il a d'ailleurs posé des conditions pour toute alliance de son parti avec une autre formation politique, en déclarant dernièrement, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à l'hôtel Essafir, «nous sommes ouverts à toutes les forces, mais à condition qu'il y ait un dénominateur commun qui nous rassemble». La défection du parti FJD de cette alliance est une preuve tangible, l'alliance islamiste ne tient pas route. M. Menasra ne veut pas non plus d'une alliance qui ferme le champ politique national. «Nous participons aux élections législatives pour le changement et non pas pour la forme», avait-il dit pour se démarquer de l'expérience de l'Alliance présidentielle à laquelle avait pris part son frère ennemi, le MSP. Dernièrement, Abdelmadjid Menasra avait laissé entendre qu'une alliance avec le MSP, un parti dont il avait constaté les «dérives dans la démarche et les pratiques», était exclue. Les autres partis politiques appartenants à d'autres mouvances ne semblent pas inquiets de l'alliance des islamistes pour le prochain scrutin. Abdeslam Bouchouareb, l'actuel chef de cabinet du secrétaire général du RND, a estimé que chaque parti était libre de s'allier avec d'autres, «en ce qui nous concerne, nous sommes concentrés sur notre objectif au sein du RND et pour l'heure nous n'envisageons aucune alliance». Même discours chez le parti de gauche de Louisa Hanoune. Tazibt Ramdane, député PT, a déclaré que son parti n'a pas de commentaire à faire sur la formation d'une coalition islamiste, «nous ne ferons pas de commentaire sur les actions des autres partis. Quant à nous, au PT, personne ne nous a contacté pour une alliance, alors le PT sera présent avec ses propres listes». Moussa Touati, le président du Front national algérien(FNA) considère qu'il n'existe pas de partis islamistes en Algérie : «L'Islam est la religion de tous les algériens. J'estime qu'il n'existe pas de partis islamistes, mais des partis religieux qui utilisent l'islam à des fins politiques.» Précisons enfin que pas moins de sept partis islamistes, dont trois récemment agréés par le ministère de l'Intérieur, participeront au scrutin législatif du 10 mai prochain.

H. Y.
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