L'Allemagne dispose, désormais, d'un rapport sur le bien-être au-delà du Produit intérieur brut (PIB). Depuis novembre 2010, 17 députés du Bundestag et autant d'experts composant la commission d'enquête «Croissance, bien-être, qualité de vie», ont planché sur la question et ils ont publié, lundi dernier, le résultat de leur travail, un gros rapport de plus de mille pages qui définit un indicateur intégrant des critères sociaux et écologiques.
Mais dès sa publication, majorité et opposition ont divergés sur le thème essentiel du rapport à la croissance. Pour les conservateurs (CDU-CSU) et les libéraux, «la croissance n'est pas un but en soi mais un moyen dont l'importance est grande pour atteindre d'autres objectifs». Pour la gauche en revanche, «la croissance économique n'est pas une condition suffisante pour assurer le bien-être et la qualité de vie».
De même, si les députés de la majorité estiment que «l'économie sociale de marché» caractérisant l'économie allemande est un modèle qui a fait ses preuves et est capable d'évoluer en fonction des besoins, l'opposition rétorque, elle, qu'il faut réfléchir à une «transformation sociale-écologique». Autrement, revoir le modèle sur lequel repose l'économie allemande depuis les années 1950.
Toutefois, malgré les divergences diamétralement opposées, les députés sont parvenu à un accord a minima pour l'établissement d'un indicateur global qui, à côté de la croissance, intègre des facteurs sociaux et écologiques. Celui-ci comprend dix critères : trois
économiques (le PIB, le montant de la dette et la répartition des revenus), trois écologiques (la préservation en Allemagne de la biodiversité, les émissions d'azote, les émissions de Gaz à effet de serre) et quatre critères sociaux (l'emploi, la santé, l'éducation et la liberté).
Les écologistes se démarquent car estimant que la multiplication des critères ne fait que complexifier l'indicateur qui ne pourra plus être une référence. Ils avaient proposé de ne retenir que quatre critères : l'utilisation de ressources naturelles, la répartition des revenus, le PIB par habitant et la satisfaction des conditions de vie.
Par ailleurs, la commission s'est penchée sur certains secteurs d'activité, notamment la régulation des marchés financiers et la «chimie durable», en essayant de définir ce qu'était une «consommation durable» et en proposant des mesures concrètes pour y parvenir. Les députés espèrent maintenant que la société civile prendra le relais et fera de ses travaux son livre de chevet. La confédération syndicale DGB a déjà répondu en organisant des colloques sur la question au cours desquels elle a sensibilisé ses militants sur le fait qu'il ne servait à rien de miser, à l'avenir, sur de très forts taux de croissance.
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Posté Le : 16/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com