Selon des études, les enfants non nourris au sein sont plus vulnérables face aux maladies, notamment celles liées au surpoids.
Inscrite au menu d'un séminaire international organisé par le laboratoire de recherche Alimentation nutrition et santé, de l'université Mentouri de Constantine, la problématique de la croissance, alimentation et santé de l'enfant a été, deux jours durant, débattue face à un large public où spécialistes et simples profanes ont manifesté le même intérêt par rapport à cette thématique dont on ne parle pas assez, selon plusieurs intervenants. D'entrée, l'intérêt s'est cristallisé sur les problèmes liés à l'obésité chez l'enfant et plus précisément sur les courbes de croissance, taille, poids et corpulence.
Chercheur honoraire à l'université Paris 13, le Pr. Rolland-Cachera apportera un faisceau d'informations se voulant a la portée des profanes comme des spécialistes. Rappelant l'interaction entre évolution de la croissance et état de santé de l'enfant, la conférencière souligne le lien étroit existant entre les courbes taille-âge et poids-âge. «Ces paramètres permettent de vérifier si un enfant se situe dans une zone normale ou au contraire dans un contexte de déficit ou d'excès. Ces courbes décrivent également les itinéraires de croissance et permettent dans le même temps de dépister une cassure de la courbe de croissance, ce qui nécessite des investigations plus poussées.» Il est intéressant à ce propos de noter quelques résultats découlant d'une étude menée au niveau de l'INATAA de Constantine. Lancée dans ville d'El Khroub, sur un échantillonnage de 332 élèves de 1ère année primaire (172 garçons et 160 filles), cette étude démontre chez les enfants âgés de 6 ans des prévalences de surpoids et d'obésité se situant entre 11,84 et 21,O5 % chez les garçons et entre 9,37 et 18,75 % chez les filles.
Sur un autre registre, le Dr Lahcène Nezzal, professeur en épidémiologie, se montre circonspect, sinon carrément pessimiste quand au devenir de l'allaitement maternel dans notre pays où, dit-il, la sonnette d'alarme est tirée depuis belle lurette. «Il est impératif d'agir au plus vite pour redresser la situation, à travers notamment l'élaboration d'une stratégie comprenant la mise en 'uvre d'une politique de sensibilisation aux bienfaits de l'allaitement maternel qui prendrait en charge une formation anténatale à cette pratique dans les dispensaires relevant du secteur sanitaire, un redéploiement de soutien à l'allaitement s'appuyant sur des réseaux d'entraide et de soutien à sa pratique, et ce par le biais d'associations de protection maternelle et infantile, des mesures d'accompagnement de la mère allaitante et un renforcement de la formation du personnel médical», explique-t-il. Chiffres à l'appui, il réitère ses inquiétudes quand au déclin de l'allaitement maternel. «Selon une étude pointue menée en 2009 par l'INSP au niveau du territoire algérien, la durée de l'allaitement maternel exclusif est inférieur à un mois dans la moitié des cas, tandis que la fréquence de ces allaitements est estimée à 25 et 12 %, s'agissant de la tranche d'âge des 4/6 mois», a-t-il noté.
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Posté Le : 29/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ahmed Boussaid
Source : www.elwatan.com