Algérie

L'Algérienne des eaux (ADE) : Un déficit budgétaire de 40 milliards de dinars



L'Algérienne des eaux (ADE) : Un déficit budgétaire de 40 milliards de dinars
Le déficit budgétaire de l'Algérienne des eaux (ADE) s'élève à 40 milliards de dinars, a révélé Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. Intervenant hier en marge de la célébration de la Journée mondiale de l'eau au Jardin d'essai d'El Hamma (Alger), M. Sellal a rappelé que ce déficit budgétaire, qui continue d'asphyxier l'ADE, a été hérité du temps de la gestion de l'eau au niveau local par l'Etablissement public de distribution des eaux ménagères, industrielles et d'assainissement (Epédemia).A ce propos, le ministre n'a pas raté l'occasion pour critiquer avec des mots à peine voilés la gestion de cet organisme. « La distribution de l'eau potable au niveau de 700 communes souffre de grands problèmes de gestion. Les citoyens de ces communes ne payent pas leur consommation en eau potable. Il subsiste toujours des problèmes liés à la distribution de l'eau », déplore-t-il, en indiquant que l'Algérienne des eaux est dans « l'impossibilité » de faire face à ce déficit budgétaire.Actuellement, l'Algérienne des eaux s'occupe de la gestion de l'eau dans pas moins de 700 communes sur le territoire national (1541 APC). Dans une première étape, le département de Sellal compte mettre sous la houlette de l'ADE le reste des communes, soit plus de 700 APC à l'horizon 2011. La disparition d'Epédemia, qui gérait l'eau potable au niveau local, s'inscrit dans le cadre de la réforme engagée par le ministère des Ressources en eau. Soumise à de grosses difficultés financières, l'ADE devra puiser pour sa survie dans le fonds de soutien à l'eau. « Le fonds en question est financé par les grands consommateurs. Les industriels payeront une taxe de 25 DA alors que les pétroliers payeront une taxe de 80 DA. La cagnotte permettra à l'ADE d'améliorer sa situation », a fait savoir le ministre. Sur un autre chapitre, M. Sellal a annoncé que son département s'attelle à la mise en place d'une nouvelle stratégie dite « réserves régionales ».Il s'agit, selon lui, d'interconnecter l'ensemble des barrages autour de ceux de Ben Haroun à l'est du pays, de Taksebt et Koudiat Acerdoune au centre et de Gargar et le complexe Mostaganem-Arzew-Oran à l'ouest. « Nous avons décidé d'interconnecter nos barrages pour constituer une réserve et couvrir trois années de consommation en cas de sécheresse », a-t-il expliqué, en indiquant que la réception du grand projet de transfert des eaux d'In Salah vers Tamanrasset devra se faire vers la fin 2010. Le projet, qui coûte près d'un milliard de dollars, constitue de par son envergure un des plus grands en Afrique. Il consiste en l'adduction de 1000 m3 par jour d'eau souterraine de la région d'In Salah vers la wilaya de Tamanrasset, qui accuse un déficit considérable en ressources hydriques.Le ministre a souligné par ailleurs « les efforts colossaux » entrepris par l'Etat afin de mener la bataille de l'eau.Toutefois, il ne manquera pas d'interpeller les citoyens sur la nécessité de rationner la consommation de l'eau. « Nous continuons à offrir de l'eau en quantités importantes, mais il faudrait encore que les citoyens jouent le jeu et économisent l'eau », a-t-il recommandé.


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