Algérie

L'Algérie vieillit



L'Algérie vieillit
la société algérienne subit de profondes mutationsLa vieillesse est un luxe trop coûteux. En Algérie de 2016, le débat ne fait que commencer, notamment sur la Caisse des retraites. A ce titre, l'idée d'un ministère des personnes âgées est à envisager très sérieusement.Les chiffres révélés, hier, par l'Office national des statistiques (ONS) ont tordu le cou à un stéréotype d'une Algérie jeune. Le nombre d'Algériens âgés, de 60 ans et plus, a enregistré une progression, passant de 8,5% en 2014 à 8,7% en 2015, selon les statistiques de l'ONS. Leur effectif réel est de 3.4 millions de personnes, dont plus de 511.000 sont âgés de 80 ans et plus, détaillent les chiffres de l'ONS. Désormais, le pays vieillit et il va falloir donc penser à créer un ministère des personnes âgées qui remplacera celui des Moudjahidine. Grâce aux progrès de la médecine, de la qualité des soins et de la prise en charge, l'espérance de vie a enregistré un recul d'un dixième de point, par rapport à l'année 2014, atteignant ainsi 77,1 ans, en raison de l'augmentation en 2015 du nombre de décès. En effet, l'année 2015 a connu un volume des décès atteignant 183.000, soit un accroissement relatif de 5,2% par rapport à l'année 2014. Le vieillissement peut apparaître comme une victoire sur la mort, mais c'est un luxe trop coûteux pour la communauté. Première conséquence, c'est le système de santé et la sécurité sociale qui seront submergés dans les quelques prochaines années. En Algérie de 2016, le débat ne fait que commencer, notamment sur la Caisse des retraites. Que dire alors de la médecine, des prises en charge, des maladies chroniques et de tous les autres aménagements sociaux auxquels il va falloir y penser. A ce titre, l'idée d'un ministère des personnes âgées est à envisager très sérieusement. Ou alors pourquoi pas un Observatoire des personnes âgées en vue d'engager une sérieuse réflexion sur une politique de la vieillesse en Algérie. Le phénomène est d'autant plus sérieux que la population en âge d'activité dans notre pays, celle dont la tranche d'âge se situe entre 15 à 59 ans, amorce une légère régression, passant ainsi de 63,1% à 62,5%, entre 2014 et 2015. L'on comprend alors l'inquiétude, voire l'affolement des responsables de la Caisse nationale des retraites. Une inquiétude qui justifie amplement la décision du gouvernement de suspendre les départs à la retraite avant l'âge de 60 ans. En plus de cette progression de la vieillesse, les chiffres de l'ONS divulguent également un autre phénomène qui augure d'une révolution tranquille en Algérie. Il est en rapport avec les femmes: l'âge moyen à l'accouchement est de 31,8 ans. La société algérienne subit de profondes mutations induites par une scolarisation massive depuis ces 20 dernières années. Cette scolarisation a ouvert des portes aux femmes. Près de 60% de réussites au bac chaque année et donc autant de femmes à l'université. Elles ont acquis la majorité dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la justice. Pour ce dernier secteur les chiffres sont d'ailleurs étonnants: Dame justice se met à la mode et se féminise avec un taux de femmes qui dépasse 42% dans le corps de la magistrature (2064 femmes magistrates). Les différentes juridictions, les écoles de formation et les greffes où le nombre de femmes avoisine les 66% et les différents métiers d'auxiliaires de justice sont représentés par 32% de femmes, tandis que la Fonction publique compte plus de 607.000 femmes soit 31,8% de travailleurs. Cette tendance s'en ira crescendo. L'ONS indique également que 369.074 mariages ont été enregistrés durant l'année 2015, soit un léger recul par rapport à 2014 où 386.422 unions ont été contractées. Selon les mêmes statistiques, 1.040.000 Algériens sont nés en 2015, soit une moyenne de 2700 naissances/jour. En résumé, l'Algérie compte 40,4 millions d'habitants au 1er janvier 2016, avec des prévisions de 41,2 millions d'habitants au 1er janvier 2017, 1.040.000 naissances vivantes, 183.000 décès et 369.000 mariages en 2015. Ces chiffres révèlent également que c'est la seconde année consécutive où le volume des naissances dépasse le seuil d'un million. La répartition de ces naissances par sexe exprimée par le rapport de masculinité donne 104 garçons pour 100 filles.


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