Le gouvernement promet de réduire le coût des virements, qui est actuellement si élevé que les émigrés préfèrent nettement le circuit informel. Les montants en devises transférés en Algérie par le canal bancaire restent très bas. En 2012, ils ont été estimés à quelque 1,8 milliard de dollars, contre 2,1 milliards pour la Tunisie et 6,8 milliards pour le Maroc.Le gouvernement algérien a engagé une réflexion sur le projet de création d'une banque algérienne pour la communauté nationale établie à l'étranger, a indiqué hier le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la communauté nationale à l'étranger, Belkacem Sahli, cité par l'APS.
Avec ce projet, les pouvoirs publics semblent vouloir inciter nos émigrés à emprunter les canaux légaux pour le transfert de devises vers le pays. Belkacem Sahli avait déclaré récemment que « les sommes qui transitent par le canal bancaire ne se hissent pas au niveau souhaité » et que « comparativement aux seuls voisins maghrébins, les émigrés algériens sont les derniers».
En 2012, les transferts de la communauté nationale établie à l'étranger vers l'Algérie ont été estimés à plus de 1, 8 milliard de dollars, moins que la Tunisie, qui a capté plus de 2,1 milliards et loin derrière le Maroc, qui a reçu plus de 6,8 milliards selon les dernières statistiques de la Banque mondiale.
L'objectif de ce projet de banque « communautaire » est d'amener les émigrés algériens à « contribuer à la lutte contre l'entrée clandestine des devises en Algérie ». M. Salhi a rappelé que des banques et des agences bancaires algériennes à l'étranger sont en mesure d'assurer le transfert des devises, en vertu de la réglementation en vigueur. Néanmoins, les marges qu'elles pratiquent sur le transfert de compte à compte (de 5 à 15 %) ne sont guère incitatives. Les marges que prélèvent les banques sont ainsi évaluées à près de 200 millions de dollars par an.
Moins de frais de virement
Le secrétaire d'Etat n'a pas donné plus de détails sur le projet. Il ressort, cependant, de ses récentes déclarations que cette banque va proposer des frais de virement bien plus bas que ceux pratiqués actuellement par les banques attitrées. « Nous travaillons en collaboration avec plusieurs départements ministériels pour rétablir la confiance et les encourager à transférer leur argent », avait-il déclaré en mai dernier à l'occasion de la visite à Alger de la ministre de la Diaspora de la République d'Arménie, Mme Hranush Hakobyan.
Il faut noter que la plupart des émigrés préfèrent emprunter les canaux informels qui offrent des coûts de transfert moindres, en plus de la marge bénéficiaire « confortable » que permet le change informel (145 DA pour un 1 euro, contre un cours officiel de 100 dinars pour un euro).
Des réseaux se sont constitués au sein de la communauté nationale établie à l'étranger pour transférer les devises vers l'Algérie. Le montant des transferts annuels de la diaspora algérienne est évalué par certaines études au double des chiffres officiels. Les montants transférés servent à alimenter le marché parallèle de devises. Ils sont, dans la majorité des cas, investi dans l'immobilier, sans impact réel sur le développement économique, selon la BAD.
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Posté Le : 19/08/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aymen Zitouni
Source : www.maghrebemergent.info