Algérie

L'Algérie veut relancer l'engouement pour le renouvelable malgré le poids des hydrocarbures



L'Algérie veut relancer l'engouement pour le renouvelable malgré le poids des hydrocarbures
Le développement du renouvelable, freiné par un prix de l'énergie trop bas en AlgérieAprès une période d'enthousiasme, l'engouement pour les énergies renouvelables a nettement baissé en Algérie. Le ministère de l'Energie, qui semble concentrer ses efforts sur les sources d'énergie traditionnelles, y compris le gaz et le pétrole de schiste, affirme maintenir ses objectifs pour le développement de la filière du renouvelable. Le créneau bénéficiera des investissements financiers et humains nécessaires, selon le ministère.
Grâce à ses 2.000 heures d'ensoleillement par an, le Sahara algérien est apparu un moment comme un véritable eldorado, promettant de devenir une source d'énergie majeure pour l'Algérie et pour l'Europe. Cet enthousiasme s'est cependant estompé, à la fois en raison des gigantesques investissements nécessaires, du manque de maîtrise de la technologie par les entreprises algériennes, et par les découvertes de réservoirs d'énergie conventionnelle, qui font de l'Algérie un pays à fort potentiel en énergies traditionnelles. Cette semaine encore, le ministre de l'Energie, M. Youcef Yousfi, a annoncé la découverte d'un gisement contenant 1.3 milliards de barils de pétrole, qui sera exploité grâce à la technique controversée de la fracturation hydraulique. « Pour l'Algérie, les énergies conventionnelles sont une réalité, les énergies renouvelables sont un beau projet, mais un projet », déclare un spécialiste, pour résumer l'état d'esprit dominant dans le secteur.
Priorité au financement et à la formation
M. Rached Menadi, chargé de l'efficacité énergétique au ministère de l'énergie, veut dissiper ce malentendu, en réaffirmant que l'Algérie maintient tous ses projets en matière de renouvelable. Selon lui, l'Algérie a fait un choix « raisonnable», et elle le maintient. Le plus important, affirme M. Menadi, est « de définir une vision politique », puis de « dégager les moyens » pour arriver aux objectifs tracés, en contournant les deux principaux écueils que sont le financement et la maîtrise de la technologie. Le soutien financier est assuré grâce au fonds des énergies renouvelables. Au total, a-t-il rappelé, l'Algérie maintient l'objectif de 60 milliards de dollars d'investissements prévus dans la filière.
En parallèle, l'Algérie s'est doté d'un Institut spécialisé dans le renouvelable, dépendant du ministère de l'énergie. Cet institut assure un complément de formation au profit des promoteurs de projets, des gestionnaires de PME spécialisées dans le renouvelable, des opérateurs, des spécialistes de la maintenance, etc. Il a précisé que l'Algérie a opté pour les technologies les plus évolutives pour gagner encore en efficacité et en coûts. Selon lui, l'objectif est de maîtriser les technologies du secteur, pour arriver à l'horizon 2030 à maîtriser 80% de la filière.
Une politique « ambitieuse »
La politique énergétique de l'Algérie dans le renouvelable est « parmi les plus ambitieuses de la région et du monde arabe », a estimé M. Menadi, qui affirme que le ministère de l'Energie maintient l'objectif de 40% de l'énergie consommée issue du renouvelable en 2030.
Selon lui, le cap sera maintenu même si les choix énergétiques peuvent subir le poids de la conjoncture, avec notamment les variations du prix du pétrole qui, orientés à la baisse, peuvent détourner momentanément du renouvelable. Il faut franchir le handicap du prix des équipements, qui sont élevés. Mais « une fois les équipements installés, la maintenance et l'exploitation ne coûtent pas cher », a rappelé M. Menadi, à la veille du Salon international des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable, qui se tient du 28 au 30 octobre à Oran. 90 entreprises, dont des compagnies allemandes et françaises, leaders du secteur, y participent.


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