L'Algérie veut éviter une croissance démesurée de sa flottille de pêche

La consommation des produits de la pêche augmente de 8% par an en Algérie. Mais si la ressource n'a pas connu d'effondrement, il faut la préserver, et éviter la surpêche, notamment pour la sardine, selon le secrétaire d'état à la pêche, M. Sid-Ahmed Ferroukhi. Ce qui impose, selon lui, des mesures pour éviter une croissance démesurée de la flottille de pêche.
L'Algérie est contrainte d'imposer des restrictions pour éviter une augmentation démesurée de sa flotte de pêche. Le secrétaire d'Etat à la pêche, M. Sid-Ahmed Ferroukhi, a révélé dimanche matin, au cours d'une émission de radio, que cette contrainte s'impose pour préserver la ressource, alors qu'en parallèle, l'Algérie n'était pas parvenue, en 2012, à pêcher son quota de thon rouge.
Selon M. Ferroukhi, la pêche doit répondre à des équilibres très précaires. L'Algérie dispose de 1.200 sardiniers, le tiers e la flottille de la Méditerranée, pour une production totale de 125.000 tonnes par an, a-t-il dit. Mais dans le même temps, la consommation augmente de 7 à 8% par an, alors que la ressource reste stable. Autoriser la prolifération de sardiniers équivaut à partager la même production entre un plus grand nombre de navires. Mais le seuil de rentabilité est de 90 tonnes par sardinier. Si le nombre augmente, on créer un problème supplémentaire, celui de la non rentabilité de l'activité, sans pour autant augmenter la production, a-t-il dit.
Pour l'heure, « il n'y a pas d'effondrement de la ressource », mais il faut « éviter la surpêche », a-t-il dit, car l'avenir de tout un secteur en dépend. Un sardinier, c'est 25 emplois, il faut donc le préserver, en assurant la relève et les équilibres nécessaires, car le secteur offre 70.000 emplois.
M. Ferroukhi a annoncé que des mesures sont prises pour moderniser le secteur, mais aussi pour préserver les méthodes de pêche traditionnelles, car elles assurent production et emplois. Pour lui, il y a deux priorités : accompagner les promoteurs de nouveaux projets, dont 2.000 recensés dans le cadre de l'ANSEJ (Agence nationale soutien aux entreprises de jeunes) et moderniser la flottille, tout en évitant une « croissance démesurée ».
Aux armateurs de « prouver qu'ils sont à la hauteur »
Quant à la campagne de pêche au thon rouge, qui fait polémique en Algérie, M. Ferroukhi a déclaré que l'Algérie dispose de la flottille nécessaire pour pêcher la totalité du quota de 243 tonnes qui lui est fixé par a Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA). « Je pense que nous avons la capacité de prêcher notre quota de thon. Aux acteurs de prouver qu'ils sont à la hauteur », a-t-il dit, rappelant qu'un appel à manifestation d'intérêt a été lancé pour les armateurs qui veulent participer à la campagne 2013. Une journée d'études sera organisée sur la question, a annoncé M. Ferroukhi.
http://maghrebemergent.info/actualite/maghrebine/21136-les-armateurs-algeriens-face-au-meme-defi-pecher-la-totalite-du-quota-de-thon-rouge.html
En 2012, l'Algérie avait âprement négocié pour obtenir l'augmentation de son quota, mais n'avait pu atteindre ce seuil en raison de l'insuffisance de navires.
Le secrétaire d'état a toutefois reconnu que si production algérienne des produits de mer a été multipliée par six depuis l'indépendance, la consommation a été multipliée par dix. Il faut donc trouver d'autres ressources, comme l'aquaculture, qui peut constituer un « complément ». L'aquaculture assure actuellement une production de 2.000 tonnes par an, a-t-il indiqué, précisant qu'un accompagnement sera accordé aux promoteurs de nouveaux projets dans le secteur, en assurant notamment la vulgarisation des techniques et la formation.
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