Algérie

L'Algérie, un des pays les plus énergivores



Kamel Aït Cherif, expert international en économie d'énergie, indique que l'Algérie est l'un des pays les plus énergivores. Chaque habitant y consomme 1,5 tonne équivalent pétrole (tep) par an. Il ajoute que les ménages et le secteur des transports consomment à eux seuls 80% de l'énergie électrique produite, sans apporter de réelle plus-value. L'expert avertit que la consommation interne d'énergie risque de doubler d'ici 2030, voire tripler à l'horizon 2040.Et de souligner qu'avec une baisse de la production d'énergie fossile (pétrole et gaz), la demande intérieure d'énergie absorbera, d'ici fin 2020-2021, plus de 50% de la production de pétrole et de gaz à exporter, sachant qu'une grosse partie de gaz est destinée à la production d'électricité. La demande domestique en gaz sera estimée à 69 milliards de m3 en 2030, contre 40 milliards de m3 en 2015 et 20 milliards de m3 en 2000.
Cela impose naturellement une transformation de l'actuel modèle de consommation d'énergie, avec comme priorité le développement du renouvelable et la promotion de l'efficacité énergétique en y préparant les esprits. Un modèle de consommation moins dépendant de l'énergie fossile permettra des gains substantiels en matière d'économie de gaz naturel (entre 15,6 à 35,1 milliards de m3 en 2030).
Au total, sur les 12 ans à venir, le gain serait entre 109 et 246 milliards de m3, soit 39 à 88 milliards de dollars. La production électrique issue du renouvelable pourra atteindre en 2030 les 12 000 mégawatts contre près de 500 mégawatts actuellement. Ces 12 000 mégawatts d'origine renouvelable correspondent à 25 térawatts heures seulement, alors que la consommation nationale d'électricité va atteindre 166 térawattheures en 2030.
À l'échelle mondiale, il est actuellement très à la mode de parler d'énergie renouvelable. Des organismes comme la Banque mondiale (BM) sont mis à contribution pour développer les énergies vertes et les promouvoir. La BM y a consacré entre 7 et 15 milliards de dollars, des fonds injectés dans des projets hydroélectriques à grande échelle et dans d'autres projets.
Bien que le financement des énergies propres ait connu une excellente percée, il n'a toujours pas rattrapé son retard vis-à-vis des énergies fossiles et les besoins sont toujours aussi importants pour ce qui est de se conformer aux conclusions de l'Accord de Paris sur le climat.
La BM accorde en fait de l'importance au renouvelable, sans pour autant se distancier du fossile. C'est une grande déception de constater que le groupe de la BM continue à fournir des financements publics aussi importants pour les combustibles fossiles. Il sape ainsi ses propres efforts pour les énergies renouvelables et les objectifs climatiques de Paris, selon certains experts.

Y. S.


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