Algérie

L'Algérie, un cas psychiatrique ?



« Homme. C'est un être sentant, réfléchissant, pensant, qui se promène librement sur la surface de la Terre, qui paraît être à la tête de tous les autres animaux sur lesquels il domine, qui vit en société, qui a inventé des sciences et des arts» avait un jour déclamé un célèbre penseur pour dire que l'homme, dans sa petitesse et sa fragilité toutes naturelles est peut-être l'être vivant le plus lilliputien sur la terre ferme. Sinon, comment expliquer que ces hommes et femmes ont tourné le dos à la vie préférant le «confort» d'une tombe étroite et anonyme alors que d'autres, ivres de vie, ne se suffisent pas d'un monde grand et large qu'ils veulent voir étalé à leurs pieds et à leur seule merci ? Combien d'hommes et de femmes se sont vus couverts d'hommages posthumes alors que de leur vivant, l'on a tout fait, tout entrepris, pour leur faire sentir qu'ils n'étaient rien. Absolument rien. Il doit en exister certainement une grosse quantité, au moins autant, comme dirait l'autre, que les maux et les malheurs qui s'abattent sur l'homme depuis que le monde est monde. Mais si les morts, débarrassés à jamais des chimères et autres lubies attachées à la vie d'ici-bas, livrent leurs oeuvres aux jugements de Dieu et de l'Histoire, ceux qui sont bien debout sur les deux pieds éprouvent tous le mal du monde à accepter le jugement ou même la sanction des hommes que la vie prend souvent au piège de la faute et du péché. Il est d'ailleurs de notoriété publique et même historique que l'on apprécie la valeur intrinsèque d'un homme qu'après l'avoir perdu. Même si perdre un homme est pour certains le voir enfoui à cent lieues sous les entrailles de la terre, il en est d'autres pour lesquels perdre un homme, c'est aussi le voir changer d'air et de terre pour aller s'abriter sous des latitudes plus clémentes et surtout plus reconnaissantes. Les exemples sont légion pour un nombre de plus en plus gros d'Algériens, tout ce qu'il y a d'honnêtes et de travailleurs, il aura fallu aller chercher loin ailleurs et arracher à la force de la compétence et du talent la reconnaissance de l'autre alors qu'ils sont injustement maintenus sous le boisseau de l'ingratitude et la marginalisation dans leur propre patrie, c'est-à-dire là où ils sont nés et souvent formés. Une célèbre personnalité algérienne, aujourd'hui disparue, n'avait-elle pas un jour passé considéré le cas algérien comme un «cas psychiatrique» ?! D'autres tout autant célèbres de par le savoir de niveau mondial dont ils font preuve ne se sont pas vus eux aussi signifier une «fin de ne plus servir» après qu'ils eurent trimé avec dévouement et loyauté le pays des un million et demi de martyrs ? Autant de questionnements que nos dirigeants à nous ont mis, peut-être, trop de temps à comprendre au point qu'après les Chinois, l'Algérie importe aujourd'hui des Indonésiens, puis des Malaisiens ensuite des Indiens pour finir par faire venir.. des martiens, les Algériens étant venus à la vie que pour maintenir la Terre ronde en équilibre plat (?!). Aussi vrai qu'une nation ne se construit pas qu'avec du pétrole et du dollar, mais aussi et surtout avec l'homme, véritable pivot de toutes les politiques de développement. Dépasser le stade fatidique des professions de foi et autres déclarations d'intention est-elle à ce point la bataille la plus dure à emporter pour ceux chargés de gérer les affaires du pays ?


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