Algérie

L'Algérie sur le double front du terrorisme et de la sécurité énergét



L'Algérie sur le double front du terrorisme et de la sécurité énergét
La concomitance est assez rare pour ne pas être signalée : deux chefs d'Etat de deux pays qui comptent pour l'Algérie rencontrent son Président le même jour. Signe d'un regain de vitalité personnelle mais aussi de sa volonté de forcir des relations avec deux pays amis qui sont en même temps deux pays-pivots dans leurs continents respectifs. Hasard et nécessité de l'actualité et des intérêts communs, les Présidents de deux grands pays d'Amérique Latine et d'Afrique viennent donc à Alger pour y discuter de coopération bilatérale, mais surtout de sécurité. Question appréhendée sous le double prisme du terrorisme et de la sécurité énergétique. Avec le président Nicolas Maduro, il sera essentiellement question de la chute continuelle des prix du pétrole et de la fragilisation croissante de l'Algérie et du Venezuela, les deux pays de l'Opep les plus affectés par la tendance baissière, du fait même de l'indexation de leurs économies sur les cours du brut. Au menu, avec Macky Sall, le développement des échanges bilatéraux, la coopération multilatérale dans le cadre du Nepad et, surtout, la stabilité politique dans la zone crisogène que constitue un Sahel confronté au terrorisme, aux trafics illicites en tout genre et à l'indépendantisme touareg. Avec son homologue sénégalais, le président Abdelaziz Bouteflika ?uvre notamment à créer pour les secteurs privé et public, dans les deux pays, les conditions d'un partenariat sûr et solide. Il s'agit d'améliorer l'environnement des affaires, favoriser les échanges, soutenir la croissance et la création d'emplois dans les deux pays. Notons à ce sujet l'intérêt des opérateurs économiques algériens qui se positionnent de plus en plus à la faveur des opportunités d'affaire au Sénégal et de la nouvelle loi sur le partenariat public et privé. Les potentialités de partenariat sont énormes dans l'agro-business, le tourisme et les industries culturelles, les Tic et télé-services, les produits de la mer, l'aquaculture, la production et les industries animales, la santé, les industries pharmaceutiques et les mines. Le gouvernement sénégalais a pris des initiatives visant à améliorer le climat des affaires, avec une réforme foncière d'envergure, la baisse des facteurs de production, tels le coût de l'électricité et le renforcement des ressources humaines. Un bémol toutefois : le niveau des échanges entre les deux pays demeure assez modeste malgré les énormes potentialités économiques de l'Algérie dans beaucoup de secteurs dont le gaz et le pétrole.Pourtant, les deux pays entretiennent des liens d'amitié et de coopération économique très anciens. Une «Maison de l'Algérie» au Sénégal et celle du Sénégal en Algérie en vue de faciliter les relations économiques entre les deux pays, seraient alors bien opportunes.La question de la sécurité au Sahel est une préoccupation permanente. Certes le Sénégal ne fait pas partie des «Pays du Champ» sahélien mais il reste concerné, au plus haut point, par les répercussions sécuritaires de l'instabilité politique en Afrique subsaharienne. Le terrorisme qui y sévit est, par définition, transfrontière. Et, comme le dit l'adage chinois, il ne peut pleuvoir chez le voisin africain, sans que l'on ait les pieds mouillés à Dakar et à Alger. D'autant plus que le Sénégal est impliqué au plus haut point, ne serait-ce que par son statut privilégié au sein de la Cédeao. Nul doute alors que les deux sages africains uniront leurs efforts pour jouer, de conserve, leurs rôles traditionnels de pays stabilisateurs.Pour le chaviste Nicolas Maduro, Alger est l'ultime étape d'une tournée qui l'a déjà mené en Iran, en Arabie saoudite et au Qatar. Tournée effectuée après un séjour en Chine, pays clé pour la survie financière d'un Venezuela asphyxié par la chute drastique de ses revenus pétroliers et par les sanctions économiques imposées par l'impérialisme américain. L'étiolement croissant des recettes pétrolières, qui suscite toujours plus d'inquiétudes à Caracas comme à Alger, dominera ainsi les discussions. Le chef de l'Etat vénézuélien, qui a discuté avec les Saoudiens de la stabilisation des prix, sans aucune garantie que les dirigeants wahhabites entendent son appel, veut créer un rapport de force au sein de l'Opep qui serait favorable à une réduction de l'offre. Avec des arrière-pensées géostratégiques évidentes visant notamment à affaiblir l'Iran et la Russie, associées à leur volonté de maintenir leur propre niveau de production par rapport à l'offre des Etats-Unis, l'Arabie saoudite a beaucoup contribué à la tendance baissière et durable des cours.En effet, le marché pétrolier reste plombé par un déséquilibre conséquent, avec d'une part, une offre surabondante liée à l'explosion de la production américaine, et de l'autre, une demande particulièrement atone. Le statu- quo de l'Opep sur ses quotas de production à fin 2014 n'a fait qu'amplifier la pression sur les prix. Face au plongeon continu du baril, plusieurs membres du cartel, Venezuela et Iran en tête, appellent depuis plusieurs semaines à davantage de coopération et de solidarité entre les pays membres. Nicolas Maduro effectue d'ailleurs sa tournée énergique dans les principaux pays de l'Opep afin de tenter de trouver un compromis dynamique, une solution gagnant-gagnant sur la production de l'Organisation. Il aura, à ce sujet, l'appui solidaire de l'Algérie.N. K.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)