Algérie

L'Algérie souhaite une transition pacifique, ailleurs



Parle-t-il de l'Algérie ' Il se trouve que non, le ministre parle des événements dans la région. Les voies du «dialogue» en Algérie demeurent quant à  elles fermées et les lois liberticides sont toujours là pour empêcher l'organisation de la société civile et obstruer toute action politique en faveur d'une réelle démocratie. La voix de l'Algérie à  l'étranger est «irréprochable» de bon sens, mais qu'en est-il de la réalité algérienne ' Celle que vivent des millions d'Algériens dont le devenir est confisqué tout comme le passé. Mourad Medelci s'en va en porteur de la voix du pouvoir dans ce contexte où les regards sont portés sur cette Algérie vacillante et trébuchante entre le choix de se soulever ou celui d'attendre son heure. Gagner l'opinion internationale s'avère pour ce pouvoir plus important que de gagner en dignité en ouvrant la voie à  la liberté et la démocratie. Le chef d'une diplomatie des conjonctures va jusqu'à affirmer que suite à  l'examen périodique universel auquel elle a été soumise, «l'Algérie a répondu à  l'essentiel des recommandations qu'elle a acceptées». Ainsi, l'Algérie aurait répondu aux recommandations «relatives à  l'interdépendance entre la sécurité et les libertés fondamentales, au partage de l'expérience de lutte contre le terrorisme, à  la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, à  la liberté religieuse, à  la coopération avec le Comité des droits de l'homme et le rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste». Et plus encore, le ministre parle de la levée de l'état d'urgence et de l'ouverture des médias audiovisuels aux partis et aux organisations nationales agréés, comme des gages du respect des recommandations du Conseil des droits de l'homme. Il a omis toutefois de souligner que cette levée de l'état d'urgence n'a aucunement changé l'état déplorable des droits de l'homme en Algérie. La liberté de manifester et de se rassembler est  toujours soumise à  autorisation. L'agrément pour de nouveaux partis politiques et de nouveaux journaux est toujours suspendu. L'audiovisuel demeure un outil de propagande du pouvoir. Et la presse est toujours soumise au diktat du code pénal, et la liste des atteintes aux droits n'est guère exhaustive. Sans oublier que le travail en faveur de la réhabilitation de la vérité et la justice sur les horreurs vécues par les Algériens sont de l'ordre du prohibé. Au lieu de ramener nos dirigeants à  la raison, le vent libérateur qui souffle sur les pays de la région semble apporter des particules de poussière qui les aveuglent et les empêchent de voir que rien ne sert de masquer la réalité. L'histoire rattrape toujours les rois même tapis dans leur tour d'ivoire.


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